Archives de l’auteur : Stéphane Nowak Papantoniou
gestes recommandés sur les ponts
grilles
rails déraillent encore
rails
chaos – en construction
chaos – en revenant du trou
chaos – dans l’amas du trou
chaos – effritement
chaos – désolement
chaos – amas
traversée d’une oeuvre
souvenir d’un départ
beauté de l’imprimerie
mémoire de bourle
aujourd’ hui aux grands terrains
sonores : on sait pas comment ça a commencé / bulle / les loges du mariage / tube /l’idée fixe / et parmi tes amis?
Lecture aux grands terrains, rue Vian à Marseille, le 30 juin 2012
lLe projet « tentaculeux et tuberculaires » est un amas de textes récoltés de 2004 à 2012. Retravaillés entièrement et unifiés, ils témoignent d’un certain état de montée des puissances d’enfermements ainsi que des tentatives de fuite tous azimuts.
A la fois textes scandés et répétitifs pour énerver comme l’essoreuse d’une machine à laver et tentative d’écrire ce qu’il faut bien appeler une histoire, celle d’un enfermement multiforme et de l’échec des substances miracles pour y remédier.
Il est donc conçu pour être lu intégralement pour éprouver la rencontre des nouvelles tentacules (la télé, l’argent, les marchandises…) et des tubercules qui poussent,énervent, témoignent de dislocation.
La plupart des textes ont été lus à haute voix lors de différentes manifestations. Ils seront réagencés dans un autre ordre avec un autre plan de renversement en brouillant les différences tentacules/tubercules en rapport avec le travail de Jérémie Setton. C’est comme dans une boîte mais à l’extérieur : les pans ouverts aux quatre vents. On peut s’y croire enfermé, on y est renversé. Quand l’oeil se révulse qu’est-ce qu’il reste? Regardez devant : ça tire derrière.
Le titre même Tentaculeux et tuberculaires est un brouillage volontaire et « erroriste » de la qualité des adjectifs en travaillant à une complication du rapport actif/passif qui leur est assigné.
aux grands terrains http://www.grandsterrains.fr/GT_jeremie.html
brûler un lieu d’exposition
enfin des orties, vues de la cabane de Jean genet
l’élan de Séverine Hubard
les projets du Corbusier et de Norbert Bézard à Piacey
offrande anonyme – Piacey
errance de l’été
retour à Alençon
reprise d’une glôôsse
in memoriam tee-shirt
les murs parlent
A Dunkerque
l’armée noire est en route…
une croisière pirate
souvenirs d’emplois du temps (atelier d’écriture aux Baumettes)
TEMPS – Nychtémère
6H45 j’entends les clés, envie terrible de pisser /rêves de mer turquoise et de sable blanc /les barreaux me reprennent brutalement/ la liberté n’a pas de prix/ je me passe de l’eau sur le visage
7H les convocations du jour pleuvent dans la boîte à lettres / les mots ouvrent les portes, ferment les portes, les convocations aussi
7H10 les mots réouvrent la porte de la cellule, mais il y a d’autres mots derrière la porte/ direction les cantines du sous-sol – à chaque jour un bon: lundi arrivage des marchandises, mardi bon rose, mercredi bon bleu, jeudi bon vert, vendredi bon jaune et à chaque fois : la générale + dispatching
7H30 petit-déjeuner frugal / deux cafés une tartine
8H promenade pieds glacés -je bats le sol des pieds pour voir si j’en ai toujours/ liberté des sens
10H00 le temps n’en finit plus
10H30 des couloirs froids, venteux, inhospitaliers – la prison t’ouvre les yeux
11H la solitude est l’ennemie de la liberté / heureusement ici je ne serai jamais seul
11H30 remontée en cellule/ ménage/ préparation du repas / allez on passe à table
13H encore l’appel et si possible une douche
13H30 activités de promenade – alors l’avocat qu’est-ce qu’il a dit ?/multimédia
16H réintégration des cellules, goûter face au regard de l’enfant
17H il pleut des gamelles
17H30 préparation du souper
18H15 pompes -histoire de dire que
19H allez on passe à table
19H15 informations régionales – fin du duo Woerth-Bettencourt
20H30 télé/ incontournable film/ courrier
22H ça fait peur / je suis né il n’y a pas longtemps / longue est la naissance d’un homme
22H30 coucher/ l’inégalité est au début, le hasard à la fin / finalement tout est la faute du hasard ce grand maladroit
les aiguilles du temps ont quartier libre