acturer

 

on nous propose des protocoles rassurants labellisés ©

il n’y a qu’un corps à assurer déjà ®

on nous demande de garder la pose démembrée

le temps de cadrer des propositions collantes

une berté-lité-nité offerte sur le fronton des écoles sans chair qui s’offre sur un plat

restent que les eaux

à déglutir

empifrer ? – empellir à la hache

 

acter l’écriture

l’acturer

dans la palpitation du corps

un démembrement d’avant les membres

l’âge de l’agir

ce qui meut l’agritude / = un retour au sol / =des angles noirs-blancs

l’agriculture incestueuse → l’agrume sans zeste

l’ager / la guerre

les champs une bataille

une défaite six cicatrice

une douce raclure une aigreur double

un naguère = des ensembles vides

un champs alpha et Ω du labeur

une lajalousie sans jouissance

u

l’agent n’existe pas

le genre n’existe pas

le corps existe

 

une joue-oie

joie

 

 

 

action

ça commence par une action

au milieu des gaz, quand tout est perdu

L’acte

le faire pense

faisons que faire se fasse

à force de faire, on défait

quand on est défait, on sait ce qu’il reste à faire

la faisabilité de la chose n’a pas de réponse – elle a une force qui embarque net

la réponse mentale réduit le faire à l’affaire, et l’affaire à la chose à faire

la chose est une erreur

elle est zoze

l’action défie les impasses, ne se fie pas aux tours de passe-passe, l’action, cette manière de condenser la force, un dénervement

 

l’action se fout des nombres

elle ne fait pas la somme – elle la saute

un bloc débloque

nous retenons en nos corps les irrigations des ancêtres

les fissures du barrage cellophané

 

 

avant les rizières inondées à venir

pendant la faillite généralisée des $

après la généreuse faille

 

 

 

 

SANS AVANT NI PENDANT NI APRES

le bug nous propose une pause narrative

 

in memoriam F.Scott Fitzgerald

voici venu le temps du règne général des fêlures

 

architecte terroriste

penser la fissure avant la structure

l’obus avant le mur

 

 

 

 

l’écriture, bordel

cette manière de

je bloque débloque

hétérogue alcocéphale olniubilé

par les puissances en akt

 

l’action n’est pas la somme

l’action ne compte pas elle décompte

elle met le compte hors bilan hors colonne

elle ne compte pas

la taux obligataire du marché secondaire

la durée hebdomadaire de soleil à La Réunion

la somme des gains de l’euromillion

les chômeurs de longue durée

la dégradation de la note de la Grèce

comptabilisant les chèques en dépôt

les actions OPCVM

les expulsions d’Air France

le nombre de lois liberticides

la somme impossible à réunir

le dégueulant « on dit »

le boeuf m’habite

 

 

nous sommes tous morts nous nous accrochons
à notre sang de cochonnous sommes mortadellement momifiés
monstrueux à la petite semaine de bouchers chimériques certaines nuits la nuit éructant invisibles                                                         au jour levé bouche fermée

 

A Castelnaudary the World Capital of « le vrai cassoulet » on m’a fait l’éloge du cochon.

A Castelnaudary, tout a l’air si simple, le blé est en herbe, on est bien dans l’herbe, à déjeuner, sur le sol, les herbes poussent, c’est presque la nature à l’intérieur des palissades du chantier, c’est une vraie friche; on mange les mots, les photos sont trop lourdes pour en parler. Il y a le grain de la terre, les herbes sauvages qui poussent. Le chantier en jachère les herbes poussent les petits hôtels minables disparaissent les friches apparaissent les grues tardent le chantier est en retard, le retard réclame le chantier, chantier= retard, il se fait tard, on aime le chantier en retard, on tarde à terminer le chantier, le chantier n’est pas terminable, on déjeune dans l’herbe avec du saucisson et des baguettes, on frise le délire, c’est mieux qu’un hôtel. On a envie de se marier, ça commence à faire tard pour mettre la bague au doigt et faire la belle photo des noces. Va falloir reprendre le travail, on saucissonne le travail. On se demande s’il en manque pas un bout.

A Castelnaudary, j’ai décidé de résister et de défendre le boeuf contre le cochon.

Je préfère le boeuf au cochon. Le saucisson est très salé salé. Le boeuf salé est meilleur encore. Le cochon est très sale, le boeuf est très salé. La vache est propre, blanche, immaculée. Le veau est délicat et frêle. Le cochon se complait dans sa crasse. Dans le cochon on mange tout, les tripes, le nez, la queue en tire-bouchon et même les yeux. Les oreilles se mastiquent, le nez est déjà prédécoupé: il n’a pas d’arrête ni de pointe, contrairement au poisson. Le boeuf est tendre, il se mange par tranches ou par blocs. Le steak haché est d’abord coupé puis haché.

Tranche, rond de tranche, entrecôte, cote. Hampe, onglet, bavette d’aloyau. Filet, faux-filet, rumsteck, aiguillette, gîte, jumeau, plat de côtes, tendron, rond de gîte, paleron, macreuse, sacrée poitrine !

Le boeuf m’habite et m’abrite dans son gîte tendre où il m’offre poitrine généreuse et jumelage amical. Nous sommes des frères avec le boeuf. Nous détestons le saucisson et ses affres impures. Nous aimons le rouge. Je me demande si je ne prendrais pas un petit morceau de chorizo ?