A propos des happenings

 

il serait bon de lire ou relire le texte d’Allan Kaprow (éd le clou dans le fer) contre le standard, le spectacle, le mélange des arts, le travail avec les vrais événements publics, le hasard, le jeu : « c’est toujours mieux sans art, pour le meilleur ou pour le pire. Si ça ne marche pas, faites un autre happening ». Tout simplement. Comme disait Michaux, notre vie manque de simplicité.

 

 

TINA 8 GENDER SURPRISE

les questions de genre, y compris dans la langue (le terme muse, le texte de Louise Debrusse mettant entre parenthèse le e final de ces noms et prénoms, Vannessa Place, à la suite de SCUM Manifesto « le mâle est un accident biologique », l’utopie comme sortie du genre (Elisabeth Lebovici), le revue monstre qui épuise le genre (www.revuemonstre.com), la revue OXO de Pascal Le Coq (http://revueoxo.blogspot.fr/) et bien sûr Judy Bamber, Monique Wittig, www.eminism.org comme travail de renversement et de confusion volontaires

Paul Jorion, L’argent mode d’emploi

la vraie richesse qui se cache derrière l’argent : le temps

la possibilité pour les banques commerciales d’enregistrer un crédit sous la forme d’une somme en actif et passif : loans make deposits ; les crédits créent les dépôts plutôt les dépôts créent les crédits (voir le long débat sur le blog avec les tenants de Paul Grignon, Money as debt

la titrisation : le fait de vendre sa dette pour récupérer sa mise et ainsi reprêter

Gertrude Stein – Money

Gertrude Stein Money (Harpo&, texte de 1936)

Cette frontalité, cette constatation de l’absurdité du vote pour l’argent et des comptes généralisés.

Maintenant tout le monde doit se poser la question. L’argent est-il de l’argent ou l’argent n’est-il pas de l’argent.

Tout le monde est toujours en train de compter de l’argent.

C’est drôle de compter.

 

Passages à l’acte

J.B.Farkas, Des modes d’emploi et des passages à l’acte (éd MIX) et Glitch

les labels IKHEASERVICES (rompre l’enchaînement des actions efficaces) et Glitch( Beaucoup plus de moins ! Il y a pléthore de tout) avec des propositions de réduction, de situations d’inconfort et de destruction (notamment le magnifique projet de destruction d’un lieu d’exposition)

 

Nathalie Quintane – Tomates

 

Un vrai livre – rare – de littérature et politique

Une réflexion sur des formes syntaxiques du pouvoir : l’interrogation, le syllogisme, démonstration par l’absurde, conditions/conséquences – et des raccourcis percutant : seul le texte direct arme direct

En arrière plan, une relecture de Blanqui, Pouget et des réactions aux révoltes urbaines de 2005 (étonnant Curnier). Derrière : la question de la (ré)organisation.

Chronique critique – Jacques Henri Michot

Jacques-Henri Michot, Comme un fracas (al dante)

Un livre magnifique.

Une chronique qui est aussi une archéologie : les dates en renvoient à d’autres pour une image plus souterraine, au rythme de morceaux classiques et de jazz, le rapport de l’écriture à la respiration :

la poésie, elle va à nous rendre habitable l’inhabitable, respirable, l’irrespirable – Michaux ;

J’entrevis le monde que je devais créer pour pouvoir respirer – Beckett ;

La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer – Barthes

 

cette endurance

Si affaissé, brimé, si fini que tu sois, demande-toi régulièrement – et irrégulièrement – « Qu’est-ce qu’aujourd’hui encore je peux risquer ? »

 

 

Avis de parution : Plaine des sports

Plaine des sports, éditions al dante

Conçu par Rémy Marciano, le complexe sportif de Châteauneuf-les-Martigues se transforme, sous la plume de Stéphane Nowak Papantoniou, en un corps organique abritant en lui d’autres corps en mouvement.

Texte de Stéphane Nowak Papantoniou

Architecte :  Rémy Marciano

Ce gymnase, ouvrage de l’architecte Rémy Marciano est une œuvre imposante, un temple gris aux aspects monolithiques. un immense bloc de béton et de bois, rectangulaire, répondant aux particularités du paysage dans lequel il se fond presque naturellement. Rémy Marciano défend l’idée qu’un bâtiment naît d’une lecture du contexte et raconte les identités du paysage  dans lequel il s’inscrit. L’auteur Stéphane Nowak Papantoniou ose une incursion poétique dans ce bloc. Bloc investit d’une existence organique devenant au fil de l’écriture une entité vivante et vibrante. Un corps architectural abritant d’autre corps, des corps en effort, des corps sportifs, des corps en mouvement.
(note de l’éditeur)

Disponible sur les site des Presses du réel

D’un nous en poésie

Dans le numéro 22 des Ccp Nathalie Quintane sur un à la fois incluant et excluant

A partir d’une réflexion  sur ce nous de la communauté comme ce qui nous arrive (Nancy, La communauté qui vient).

Et le passage que ferait Christophe Hannah dans Nos dispositifs poétiques du nous-poètes au nous tous, même si ce n’est pas un universel puisque c’est un corpus contre un autre.

Qu’il y aurait à problématiser avec la communauté inavouable dont parle Blanchot et communauté de singularités quelconques dont parle Agamben (La communauté inavouable). Derrière, il y a en effet des concepts différents et complémentaires de l’amitié, qui n’est ni la philia grecque, ni la camaraderie (Pour l’amitié, de Blanchot) et qui redessinent autrement la carte de ce nous aux frontières flottantes.

Et avec la discussion avec Jean-Paul Curnier dans les notes de Tomates sur la sérialité de masse qui aurait remplacé le peuple (brûler une école ne tient pas lieu de pensée) et la réduction de jeunes de banlieue à la figure de consommateur, du pouvoir du fric, de la famille, de la religion, des boss et des caïds par opposition aux enfermés des camps de rétention comme figures potentielles du peuple.

Courtoux – Bertin – Silanolli

Un récit pour introduire à la poésie de la confusion noxienne. Cannibalisme du nox, cartographie de l’addiction, c’est une affaire de répétition/déclinaison de la substance, un rewind en butte.

 

Avec ces récits qui créent l’espace pour le superbe 5 la confusion noxienne. Et ces pages sur l’impossibilité/ impuissance, et sur la déclinaison de la pharmacopée, cannibalisme du nox, la cartographie p272, c’est une affaire de répétition/déclinaison, un rewind en butte, une explication sans explication.

Bâtard du vide hache ces phrases,au point près.Interpelle. Drague. Lla passion des vieilles, de la coke et de l’alcool. Jusqu’à l’ouverture d’une mutation.

 

Le jus de la nuit. C’est un on masqué, anonyme, opérant qui avance. Le je fréquent apparaît étrangement à la lisière.

Paroles de murs athéniens

Un livre magnifiques, aux éditions libertaire, à partir des inscriptions sur les murs d’Athènes lors du mouvement de 2008-2009

Yannis Youlountas

le célèbre FLICS PORCS ASSASSINS et FEU AUX BANQUES

JE REVE D’AMOUR MAIS JE NE VOIS QUE MARCHANDISE
LE SYSTEME D’ENSEIGNEMENT EST L’ENSEIGNEMENT D’UN SYSTEME

 

Derrière les mots est une réécriture des mots du pouvoir, où l’on lit des liens entre le bracelet électronique et facebook, l’huissier comme croque-vivant, le journaliste fils de pub , la mondialisation comme étiquettes sans éthique.

A compléter avec Pour une poésophie (avec Gunter Gorhan)

même si la vision de la poésie reste classique en étant pensée comme refondation de mythe utopique

 

Joseph Beuys, Qu’est-ce que l’argent ?

Ce n’est rien. Un document juridique dans le système production/ consommation, à remplacer par la créativité et le produit.

art = capital

art – mise en forme – créativité = travail

car la notion vient aussi de pecunia, bétail avant de subir désubstantialisation pour être réduite à la notion de crédit et donc de croyance.

L’argent naît par la dette, et disparaît dans son remboursement (Bethmann) .

Arthur Cravan – Maintenant

En voilà un molosse qui s’affiche (125kgs, 2 mètres) qui joue la franchise : l’art comme un moyen et non comme un but, la préférence pour la boxe à la littérature, son rapport parasitaire avec Gide, la virulence contre l’exposition des Indépendants… et surtout ce rapport la very boxe, l’art comme mode vie, comportemental. Quelle santé !