à Tlemcen, le neuf et l’ancien jouent au cache-cache sacré-profance
la grande maison
de Gaza à Tlemcen
ce qui fascine dans l’image et sous les plafonds
ce qui fascine dans l’image et sous les plafonds
Oran 6 octobre
LA CONDITION
NOTRE INHUMAINE CONDITION
conditionné
air conditionné
fenêtre conditionnée
posée sur un mur
conditionné
le produit est conditionné dans son emballage
le grand déballage médiatique est conditionné au poids
de la censure intérieure
la réflexion interne est conditionnée
dans son étui osseux et orgueilleux
quand je dis CONDITION je ne veux pas dire juste le mot à condition qu’on me comprenne
je ne veux pas non plus qu’on me comprenne sous condition
je voudrais dire le mot sans condition de compréhension ni renvoi sans préhension ni envoi
tout en étant conditionné par l’impression d’être incompris
Ma pensée est sans condition mais sous condition. Sans mais sous. Pas sous mais sans.
Quand on est sous condition on est conduit par elle. A la baguette, à la carotte. A la braguette et au bâton.
Conduit ne veut pas dire dirigé
ne veut pas dire admirer
ne veut pas dire prosterner
conduit veut dire accompagné
être marché avec
Quand CONDITION arrive alors l’action passe
Quand CONDITION déboule alors l’imprévisible cassé
Quand CONDITION digère alors mouvement en sommeil
une condition est dite larvée lorsqu’elle s’étale sans luxure
qu’elle attend sans s’égarer
une condition est dite générale lorsqu’on veut éviter qu’elle arrive
le conditionnel n’est pas un mode encore moins un temps
il est la mode perpétuelle et le temps qui insère tous les autres
si je ne veux plus vivre dans le passé alors je vais m’efforcer de vivre dans les présent à l’avenir ou plutôt à vivre au présent dans l’avenir
la condition n’est pas notre horizon elle est notre bordure`
la condition nous borde comme on borde un lit
pas sans effort mais sous le matelas
pas sans mais sous
notre maison conditionnée conditionne notre pensée
nos vêtements conditionnés conditionnent nos corps
ils nous bordent pour bien dormir
l’air conditionné permet d’avoir ni chaud ni froid
permet d’entendre des horreurs sans que ça fasse ni chaud ni froid
l’air conditionné est bon pour le ni-ni
le nini remercie l’air conditionné de le border tous les jours
ça rassure
rassurant l’air conditionné
son bruit de générateur qui ne s’arrête jamais
sa présence
rassurant ils disent
le conditionnement de l’air permet celui du corps
une seringue géante d’air dedans
/
ils n’ont pas voulu dire interdire alors ils ont dit c’est la condition
derrière la condition il y a
la condiction
et derrière
la conduction
la condaction
la condictée
l’addiction
l’addictée
quand on me dit des paroles j’entends des voix
l’armée noire à Marseille
c’est passé en fusée mais il y a eu :
une campagne d’affichage express
une émission mémorable à radio galère ( voir dans http://pennequin.rstin.com/armee-noire)
une lecture à quatre pattes au planet xpress
un body painting au Desperados
sans compter les milliers d’à côtés, les retors, les soutiens et les scandalisés
ça n’a pas fait dans la dentelle heureusement!
extrait de la glôôsse (planet xpress le 19 octobre)
la glôôsse voilà ce que je cherche qui m’angloisse qui m’englobe
la glôôsse voilà ce que je trouve et m’languoisse et m’hémoglobe
la glôôsse voilà ce qui ce qui démomifie la matrice
la glôôsse voilà ce qui m’anime l’émoi des mots
la glôôsse voilà ce qui me terrorise la bobine
la glôôsse voilà ce qui m’escarre la rétine
la glôôsse voilà ce qui me meut et m’émeut
la glôôsse voilà ce que je et qui cherche
la glôôsse voilà ce qui active la globine
la glôôsse voilà ce que je et qui
la glôôsse voilà ce que et qui
la glôôsse voilà ce qui
m’engloose
ce qui contamine ma langue mater/
nelle par une armée de pré/
positions venues de l’ex/
térieur un assaut en règle straté
gicle une affaire très physique tout ça et puis non: cli/
nique une histoire de scalpel un appel à la dé/
coupe :
un rapport devenu canin à la vie une envie subite de mordre vite
ça n’a pas de nom ce malaise
étant plus qu’une chose: une substance
le genre n’existe pas (extrait- radio Galère)
LA DORADE EL DORADO
IL n’est pas lui
n’est pas une île
IL a-t-il des ailes ou n’en a-t-il pas ?
IL n’est pas une île, c’est un isthme, une presqu’île reliée au continent par une langue de terre – une erreur destinée à errer aux périphéries en se prenant pour le centre.
Il est fait de boue, il bout, il est à bout, un rebout, un rebut : une mâle-glaise, une épaisse mallette de boue portée de part en part
puisque le masculin n’est pas masculin, il est le général.
Il se nourrit de signe. La terre se nourrit d’empreintes. Elle se nourrit de rythme. Le ciel se nourrit d’elles.
Un chronomètre les anime – une chronophagie généralisée
Un trait. Des unions. Impossibles.
Des directions. Un acte.