LA CONDITION

NOTRE INHUMAINE CONDITION

 

 

 

 

conditionné

air conditionné

fenêtre conditionnée

posée sur un mur

conditionné

le produit est conditionné dans son emballage

le grand déballage médiatique est conditionné au poids

de la censure intérieure

la réflexion interne est conditionnée

dans son étui osseux et orgueilleux

 

quand je dis CONDITION je ne veux pas dire juste le mot à condition qu’on me comprenne

je ne veux pas non plus qu’on me comprenne sous condition

je voudrais dire le mot sans condition de compréhension ni renvoi sans préhension ni envoi

tout en étant conditionné par l’impression d’être incompris

 

Ma pensée est sans condition mais sous condition. Sans mais sous. Pas sous mais sans.

Quand on est sous condition on est conduit par elle. A la baguette, à la carotte. A la braguette et au bâton.

Conduit ne veut pas dire dirigé

ne veut pas dire admirer

ne veut pas dire prosterner

conduit veut dire accompagné

être marché avec

 

Quand CONDITION arrive alors l’action passe

Quand CONDITION déboule alors l’imprévisible cassé

Quand CONDITION digère alors mouvement en sommeil

 

 

une condition est dite larvée lorsqu’elle s’étale sans luxure

qu’elle attend sans s’égarer

 

une condition est dite générale lorsqu’on veut éviter qu’elle arrive

 

le conditionnel n’est pas un mode encore moins un temps

il est la mode perpétuelle et le temps qui insère tous les autres

 

si je ne veux plus vivre dans le passé alors je vais m’efforcer de vivre dans les présent à l’avenir ou plutôt à vivre au présent dans l’avenir

 

la condition n’est pas notre horizon elle est notre bordure`

la condition nous borde comme on borde un lit

pas sans effort mais sous le matelas

pas sans mais sous

 

notre maison conditionnée conditionne notre pensée

nos vêtements conditionnés conditionnent nos corps

ils nous bordent pour bien dormir

l’air conditionné permet d’avoir ni chaud ni froid

permet d’entendre des horreurs sans que ça fasse ni chaud ni froid

 

l’air conditionné est bon pour le ni-ni

 

le nini remercie l’air conditionné de le border tous les jours

ça rassure

 

rassurant l’air conditionné

son bruit de générateur qui ne s’arrête jamais

sa présence

rassurant ils disent

 

le conditionnement de l’air permet celui du corps

 

une seringue géante d’air dedans

 

/

 

ils n’ont pas voulu dire interdire alors ils ont dit c’est la condition

 

derrière la condition il y a

la condiction

et derrière

la conduction

la condaction

la condictée

l’addiction

l’addictée

 

quand on me dit des paroles j’entends des voix

l’armée noire à Marseille

c’est passé en fusée mais il y a eu :

une campagne d’affichage express

une émission mémorable à radio galère ( voir dans http://pennequin.rstin.com/armee-noire)

une lecture à quatre pattes au planet xpress

un body painting au Desperados

sans compter les milliers d’à côtés, les retors, les soutiens et les scandalisés

ça n’a pas fait dans la dentelle heureusement!

 

extrait de la glôôsse (planet xpress le 19 octobre)

la glôôsse voilà ce que je cherche qui m’angloisse qui m’englobe

la glôôsse voilà ce que je trouve et m’languoisse et m’hémoglobe

la glôôsse voilà ce qui ce qui démomifie la matrice

la glôôsse voilà ce qui m’anime l’émoi des mots

la glôôsse voilà ce qui me terrorise la bobine

la glôôsse voilà ce qui m’escarre la rétine

la glôôsse voilà ce qui me meut et m’émeut

la glôôsse voilà ce que je et qui cherche

la glôôsse voilà ce qui active la globine

la glôôsse voilà ce que je et qui

la glôôsse voilà ce que et qui

la glôôsse voilà ce qui

m’engloose

ce qui contamine ma langue mater/

nelle par une armée de pré/

positions venues de l’ex/

térieur un assaut en règle straté

gicle une affaire très physique tout ça et puis non: cli/

nique une histoire de scalpel un appel à la dé/

coupe :

un rapport devenu canin à la vie une envie subite de mordre vite

ça n’a pas de nom ce malaise

étant plus qu’une chose: une substance

le genre n’existe pas (extrait- radio Galère)

LA DORADE EL DORADO

 

IL n’est pas lui

n’est pas une île

IL a-t-il des ailes ou n’en a-t-il pas ?

IL n’est pas une île, c’est un isthme, une presqu’île reliée au continent par une langue de terre – une erreur destinée à errer aux périphéries en se prenant pour le centre.

Il est fait de boue, il bout, il est à bout, un rebout, un rebut : une mâle-glaise, une épaisse mallette de boue portée de part en part

puisque le masculin n’est pas masculin, il est le général.

 

Il se nourrit de signe. La terre se nourrit d’empreintes. Elle se nourrit de rythme. Le ciel se nourrit d’elles.

 

Un chronomètre les anime – une chronophagie généralisée

Un trait. Des unions. Impossibles.

Des directions. Un acte.