Samedi 15 octobre 2022, Polyphonix à Marseille

Charme de l’imprévisible

Œuvre : André Breton, Marcel Duhamel, Max Morise, Yves Tanguy. Cadavres exquis, vers 1928. Galerie Natalie Seroussi, Paris © Adagp, Paris 2022 ; photo : Collection Seroussi

Polyphonix : Le cadavre exquis est toujours vivant ! 

Spectacles/événements

« Le Festival Polyphonix a été imaginé par Jean-Jacques Lebel en 1979. Le Cadavre exquis est toujours vivant, s’il fait écho au surréalisme dans son titre aussi bien que dans sa forme, entend, à l’occasion de cette exposition, rendre un hommage précisément vivant à l’esprit collectif, autogestionnaire, qui animait l’association d’artistes et de poètes organisatrice de ce festival international de poésie, performance, vidéo, et musiques. Celle-ci comptait dans ses rangs, en dehors de Jean-Jacques Lebel, son premier président, suivi de Bernard Heidsieck, Jacqueline Cahen et moi-même, Julien Blaine, Joëlle Léandre et Tibor Papp.
Plus de mille huit cent intervenants originaires d’une trentaine de pays ont été collégialement programmés dans des lieux aussi variés que des grands musées, des universités, des instituts culturels, des théâtres, des salles de concert, des stations de métro, des espaces alternatifs, dans plus de quarante villes à travers le monde. Joël Hubaut a été, à de nombreuses reprises, l’un de ces invités, mais aussi l’initiateur d’une édition de Polyphonix à Caen, fidèle à sa philosophie de laboratoire d’une création libre. Ce que s’engage à être Le Cadavre exquis est toujours vivant ! ».

Arnaud Labelle-Rojoux

Avec

Julien Blaine, Christine Bouvier, Alexandre Gérard, Joël Hubaut, Hayoung Kim, Arnaud Labelle-Rojoux, Rochdy Laribi, Marina Mars,Youna Marsauche, Stéphane Nowak,

Nathalie Quintane, Liam Witter

« Le cadavre exquis boira le vin nouveau. C’est le « cadavre exquis » initial, passé à la postérité, celui du jeu inventé en 1925 par les surréalistes de la rue du Château, Marcel Duhamel, Jacques Prévert et Yves Tanguy, consistant à composer une phrase à plusieurs sans que chacun connaisse le mot qui le précède. Devenue, pour André Breton, technique à part entière d’une « mise en commun » des pensées dans le Second Manifeste du surréalisme en 1930, celle-ci a été transposée au dessin en utilisant, comme pour le texte, le système de pliage ou de cache, puis au roman, puis à la musique, puis au cinéma. Bref, la technique est éprouvée qui a cette vertu de proposer une œuvre fondée sur la surprise et la non-hiérarchie des intervenants.
Nous souhaitons, à Marseille, réaliser une pièce de ce type sans statut réel, mais sur le mode de l’action, où chacun, prenant le relais de l’autre par un élément commun dans un temps chaque fois identique (3 minutes maximum) contribue à une œuvre collective mettant, comme le disait André Breton « l’esprit critique en vacance », revendication en somme d’un n’importe quoi partagé, mélange d’expressions, avalanche de hiatus. L’idée est de convier une quinzaine de personnes, qui demeureront dans l’espace de l’action pendant toute sa durée provoquant ainsi le décalage d’une sorte de gang bang art-action aléatoire proliférant dans un échangisme fortuit réjouissant et expansé comme une tournante poétique improbable en têtes à queues interactives augmentées d’une mixette d’imprévisibilité absolue. Hiouppie ! »

Joël Hubaut & Arnaud Labelle-Rojoux