Deux mains oreilles ouvertes

DEUX MAINS OREILLES OUVERTES

d’un trait sans foi ni loi après les courses

avec puissance obsession et idiotie carrées

les forcer les ceinturer à un quart d’heure à la ronde

les pousser à l’éructation

d’abord les faire ramper

un par un

avec la force de la tétanie

d’une puissance ténue

qui fait glisser

lustrer le sol en lino

décoration parquet chêne brun poncé ciré laqué

travailler les mots

les pincer d’abord

par l’oreille ou le menton

crochet gauche à décocher

ou alors aussi cracher pour hypnotiser

un crachat nauséabond d’après la nuit

quand tout e corps a failli

goûter les voyelles

évider les mots de leurs vocales

même si on sait

qu’elles se taisant

les ordures voies

pas de de cesse

pas de retours

des tours de passe passe sans cessez le feu

incendies durables

coups de couteaux récurrents

 

en faire du rugueux

de la pâte râpeuse

boule en gorge

bille en foie

de l’exquis qui rejoint

de l’enduis de rebouchage

à mélanger

déranger

 

la langue profite à la langue

toujours plus forte par temps calme ou agité

 

là j’ai tenu

désossé

et encore raté

un grand ratage aux ¾

qu’est-ce qui s’est passé ?

 

C’était coincé des prépositions

prépositionnées dans la bouche derrière les dents

devant la ligne

du front même

avant même

l’arrivée

des minuscules mots

désossés ou pas

passeront entre les mailles par échos

souvenirs anticipations flexions

réflexions : tu les fléchis

ils te réfléchissent

 

refaire une stratégie

défense bambou

tactique du baiser de l’ours

prendre trois ongles à la hussarde

juste viser

se limer les ongles

 

deux mains

oreilles ouvertes

 

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