Impressionnant impressionné – en quelques jours : planté un ordinateur fixe, perdu une clé USB, scratché le disque dur du portable…
Quend une bibliothèque est brûlée on fait comment?
On cherche dans les cendres…
Impressionnant impressionné – en quelques jours : planté un ordinateur fixe, perdu une clé USB, scratché le disque dur du portable…
Quend une bibliothèque est brûlée on fait comment?
On cherche dans les cendres…
Un vrai livre – rare – de littérature et politique
Une réflexion sur des formes syntaxiques du pouvoir : l’interrogation, le syllogisme, démonstration par l’absurde, conditions/conséquences – et des raccourcis percutant : seul le texte direct arme direct
En arrière plan, une relecture de Blanqui, Pouget et des réactions aux révoltes urbaines de 2005 (étonnant Curnier). Derrière : la question de la (ré)organisation.
Jacques-Henri Michot, Comme un fracas (al dante)
Un livre magnifique.
Une chronique qui est aussi une archéologie : les dates en renvoient à d’autres pour une image plus souterraine, au rythme de morceaux classiques et de jazz, le rapport de l’écriture à la respiration :
la poésie, elle va à nous rendre habitable l’inhabitable, respirable, l’irrespirable – Michaux ;
J’entrevis le monde que je devais créer pour pouvoir respirer – Beckett ;
La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer – Barthes
cette endurance
Si affaissé, brimé, si fini que tu sois, demande-toi régulièrement – et irrégulièrement – « Qu’est-ce qu’aujourd’hui encore je peux risquer ? »
Plaine des sports, éditions al dante
Conçu par Rémy Marciano, le complexe sportif de Châteauneuf-les-Martigues se transforme, sous la plume de Stéphane Nowak Papantoniou, en un corps organique abritant en lui d’autres corps en mouvement.
Texte de Stéphane Nowak Papantoniou
Architecte : Rémy Marciano
Ce gymnase, ouvrage de l’architecte Rémy Marciano est une œuvre imposante, un temple gris aux aspects monolithiques. un immense bloc de béton et de bois, rectangulaire, répondant aux particularités du paysage dans lequel il se fond presque naturellement. Rémy Marciano défend l’idée qu’un bâtiment naît d’une lecture du contexte et raconte les identités du paysage dans lequel il s’inscrit. L’auteur Stéphane Nowak Papantoniou ose une incursion poétique dans ce bloc. Bloc investit d’une existence organique devenant au fil de l’écriture une entité vivante et vibrante. Un corps architectural abritant d’autre corps, des corps en effort, des corps sportifs, des corps en mouvement.
(note de l’éditeur)
Disponible sur les site des Presses du réel
Dans le numéro 22 des Ccp Nathalie Quintane sur un à la fois incluant et excluant
A partir d’une réflexion sur ce nous de la communauté comme ce qui nous arrive (Nancy, La communauté qui vient).
Et le passage que ferait Christophe Hannah dans Nos dispositifs poétiques du nous-poètes au nous tous, même si ce n’est pas un universel puisque c’est un corpus contre un autre.
Qu’il y aurait à problématiser avec la communauté inavouable dont parle Blanchot et communauté de singularités quelconques dont parle Agamben (La communauté inavouable). Derrière, il y a en effet des concepts différents et complémentaires de l’amitié, qui n’est ni la philia grecque, ni la camaraderie (Pour l’amitié, de Blanchot) et qui redessinent autrement la carte de ce nous aux frontières flottantes.
Et avec la discussion avec Jean-Paul Curnier dans les notes de Tomates sur la sérialité de masse qui aurait remplacé le peuple (brûler une école ne tient pas lieu de pensée) et la réduction de jeunes de banlieue à la figure de consommateur, du pouvoir du fric, de la famille, de la religion, des boss et des caïds par opposition aux enfermés des camps de rétention comme figures potentielles du peuple.
Passé en 2004
Un récit pour introduire à la poésie de la confusion noxienne. Cannibalisme du nox, cartographie de l’addiction, c’est une affaire de répétition/déclinaison de la substance, un rewind en butte.
Avec ces récits qui créent l’espace pour le superbe 5 la confusion noxienne. Et ces pages sur l’impossibilité/ impuissance, et sur la déclinaison de la pharmacopée, cannibalisme du nox, la cartographie p272, c’est une affaire de répétition/déclinaison, un rewind en butte, une explication sans explication.
Bâtard du vide hache ces phrases,au point près.Interpelle. Drague. Lla passion des vieilles, de la coke et de l’alcool. Jusqu’à l’ouverture d’une mutation.
Le jus de la nuit. C’est un on masqué, anonyme, opérant qui avance. Le je fréquent apparaît étrangement à la lisière.
Un livre magnifiques, aux éditions libertaire, à partir des inscriptions sur les murs d’Athènes lors du mouvement de 2008-2009
Yannis Youlountas
le célèbre FLICS PORCS ASSASSINS et FEU AUX BANQUES
JE REVE D’AMOUR MAIS JE NE VOIS QUE MARCHANDISE
LE SYSTEME D’ENSEIGNEMENT EST L’ENSEIGNEMENT D’UN SYSTEME
Derrière les mots est une réécriture des mots du pouvoir, où l’on lit des liens entre le bracelet électronique et facebook, l’huissier comme croque-vivant, le journaliste fils de pub , la mondialisation comme étiquettes sans éthique.
A compléter avec Pour une poésophie (avec Gunter Gorhan)
même si la vision de la poésie reste classique en étant pensée comme refondation de mythe utopique
Ce n’est rien. Un document juridique dans le système production/ consommation, à remplacer par la créativité et le produit.
art = capital
art – mise en forme – créativité = travail
car la notion vient aussi de pecunia, bétail avant de subir désubstantialisation pour être réduite à la notion de crédit et donc de croyance.
L’argent naît par la dette, et disparaît dans son remboursement (Bethmann) .
Laurent Prexl cultive la sculpture comme retrait de la matière et cette question semble l’habiter dans Poésure et sculptrie ou dans sa performance consistant à se faire hypnotiser ou encore dans la mesure obsessionnelle de l’évolution d’une boule de papier.
Une véritable combinatoire avec ses exquis cocu loup-garou et cocu à toutes sauces.
Un album éducatif.
Avec formules et personnages.
Un millionnaire c’est trop lourd, ça trouble l’harmonie des intérêts, ça rompt l’équilibre des droits, ça écrase les pauvres.
Face à des personnages emblématiques comme Jean- Misère.
En voilà un molosse qui s’affiche (125kgs, 2 mètres) qui joue la franchise : l’art comme un moyen et non comme un but, la préférence pour la boxe à la littérature, son rapport parasitaire avec Gide, la virulence contre l’exposition des Indépendants… et surtout ce rapport la very boxe, l’art comme mode vie, comportemental. Quelle santé !
Métaphores du climat, du végétal comme images de la révolution à venir.
Prêt à passer au-delà des bons sentiments : « si l’amour est stérile, vive la haine ! »
On y apprend aussi qu’elle a défendu les Canaques en Nouvelle-Calédonie et meurt à Marseille dans l’hôtel L’oasis bd d’Athènes.
le secret au carré
la racine carrée de la liberté
un jour l’argent n’existera plus
un jour on échangera des produits
contre des désirs
des envies contre des objets
un jour on se rencontrera il pensait
et ce jour là c’est aujourd’hui
Il y aura toujours quelqu’un pour sortir un billet
remplir un chèque
faire péter la carte
il y aura toujours quelqu’un pour laisser un pourboire
pour payer un coup
s’acquitter d’une facture
il y aura toujours quelqu’un pour ça
parce que payer, il se dit
parce que l’argent n’existe pas
parce qu’il n’avait plus un rond
et qu’il allait falloir continuer autrement
l’argent n’existe pas
tu achètes les navets au rabais
l’argent n’existe pas
les langoustes en vrac
l’argent n’existe pas
tu prends la caméra à prix choc
l’argent n’existe pas
le p-cul à double épaisseur en solde
l’argent n’existe pas
le porno en pack
l’argent n’existe pas
le pantalon 1er prix
l’argent n’existe pas
tu fais le plein de sans plomb
tu tapes un code sur un clavier
l’argent n’existe pas
tu encaisses un chèque sans signature
l’argent n’existe pas
tu signes des prêts à intérêt
l’argent n’existe pas
tu dis merde à l’huissier
l’argent n’existe pas
on te fout dehors
l’argent n’existe pas
il agit
l’argent est une fiction
le trafiquant trafique
le fabricant fabrique
le trafiquant fabrique un trafic
il trafique des lettres
et si ça tourne mal
des apostrophes
le fabriquant fabrique des strophes
et pour des preuves
fait apposer l’apostille
un fabricant fabrique avec un C
un trafiquant trafique avec un Q
mais le cul s’écrit avec un C
Fleurs vinaigre
pâte molle de la peau
six rots sinon rien
érable collé de plumes
brindilles vertes / mortes
feux rouges/bleus
des coups de derrière
mon dieu c’est plein d’étoiles
vertes
salez-sucrez
ça n’est pas comme un train mais ça se met aussi à la queue leu-leu,
des tasses chapardées
– ici une une échauffourée blanche dans une rue sombre
comment ça passe du tube cathodique
au cerveau catholique
du cerveau ratiocinant au tube digestif
jusqu’à l’anus
comment ça remonte le tube
étage après étage
palier par palier
comment ça frétille sous la langue effervescente
ça sort d’un coup
par réflexe uniquement par réflexe
ça répond aux autres à table
ça coupe l’autre en force avec le ton la pause et tout et tout
par réflexe uniquement par réflexe
ça compte dans le crâne
l’argent qui n’existe pas
l’argent qui agit
ce spectre spectaculaire
agitant
l’oculaire intérieur
…l’argent n’est pas masculin
n’est pas féminin
il est le général
celui qui tient par le crédo
malgré les tempêtes
les tropiques
les trous
les trouvailles alternatives
les courants alternés
les allitérations des tropes
les altérations des troupes
celui qui creuse en faisant pourrir l’extérieur avant l’intérieur
celui qui met à l’épreuve ce qu’il y a autour
pour éviter le tour de face-face
….ce qui s’échange dans le commerce des genres
PAS une photo d’identité réglementaire
35 mm de large sur 45 mm de haut. Taille du visage de 32 à 36 mm, du bas du menton au sommet du crâne (hors chevelure). Photo correctement contrastée, sans ombre. Fond uni, de couleur claire (bleu clair, gris clair). Le blanc, interdit. La tête nue, les couvre-chefs interdits. Fixer l’objectif. Expression neutre bouche fermée. Visage dégagé. Yeux ouverts. Les montures épaisses interdites. Verres teintés interdits.
PAS une projection – une éclaboussure jetée sur le devant de l’autre
on dresse un écran sans crier
on envoie le film sans crisser je te soumets ou tu m’as sauvé
SAUVETAGE D’UNE SOUMISE ou SOUMMISSON D’UNE SAUVEE
avec des bouches des bugs
des bourgeons en volutes
des volontés bourgeoises
des baisers voluptueux
des vérités bancales
la répétition signe toujours une fois de plus la pétition
par principe elle contient un avenir
par posture elle promet la mort
fixe ou portable
quand on est déjà dé-porté
pourquoi ne pas habiter le camion de déménagement ?
on nous interdit d’élire domicile
dans les eaux internationales
on nous code un code postal
et une administration nationale
avancer sans cligner des cils
pour éprouver ce qui se passe
avec ses périphéries
on en rit mais on tient rarement longtemps
…l’équation de Picabia
| l’art + les gens = les gens |
l’équation de Pique-assiette
| leurre + beurre = argent du beurre |
l’équation du Directeur
| l’argent facile, l’argent pour les nuls |
Ça commence par un rocher lumineux, un mégalithe doré qui mute en crustacé, par à coups, pulsions. Des moments troublants. Une parthénogénèse en solo, vice et versa. Des glissements de corps sur un sol huileux contre et rebondissant contre les six points du rectangle. Une étrange sensation de corps archaïque rencontrant une fête disco.
Une création de la compagnie ligne de désir.
A la Minoterie à Marseille les 11, 12, 13 janvier 2011
ça manque, ça tient plus dans la poche
ça n’existe pas l’argent de poche
// l’eau dans la cage
// la sauce dans la passoire
ce qui existe c’est la poche de l’argent, son ourlet
il y a l’argent poché
comme on dit un œuf poché
ça bulle tant qu’on croit qu’on va pouvoir bouffer
ça n’a que de l’air dedans
qui fait du coup de vent sous la dent
juste une membrane qui n’empêche pas qu’on sente
le dent contre dent
ça protège pas de l’hiver ou de la pluie
ni les grelots ni le grêlons
juste un membre-âne
on vit avec des membranes foisonnantes
de pauv’types
sur le dos en espérant une grosse doudoune
// un épais cuir
va te faire cuire un œuf, endure, ordure !
Tu tiens. Parce qu’il faut.
Parce que pas le choix tu crois.
Parce que pire ailleurs.
Parce que c’est comme ça – ils se répètent à la longue – bordel
Parce que les proverbes ont la peau dure, les cuirs tanés
la force des clichés imprimés développés dans la chambre obscure du cortex
annone sans honte ni remord
ça a commencé par un trait
sur une table
à l’ongle
un bâton
deux bâtons
trois bâtons
compter – raconter
fictionner – tricoter
conter trois fois : triconter
une fois pour essayer
une fois pour inscrire
une fois pour sédimenter
et juste après les chiffres
…l’argent qui n’existe pas
qui agit
qui ouvrre
ce spectre spectaculaire écarquillant l’oculaire
square redskins shopping attitude les bras de la patineuse
pris dans la coulée humaine se déversant, s’écoulant : tu avances
chrom bloc 22 uomo
// cette angoisse qui tord la vie, lie les trompes
un nom masculin / une nomme féminin
avertissement du corps : corps plié, excès la mort
vivre avec
dans l’effroi d’un fondrement
bruissement des lettres autour
dans un paysage de mort
un trou béant à la place du corps
paysages tremblés
la pulsation s’accélère
sans savoir la direction
on nous propose des protocoles rassurants labellisés ©
il n’y a qu’un corps à assurer déjà ®
on nous demande de garder la pose démembrée
le temps de cadrer des propositions collantes
une berté-lité-nité offerte sur le fronton des écoles sans chair qui s’offre sur un plat
restent que les eaux
à déglutir
empifrer ? – empellir à la hache
acter l’écriture
l’acturer
dans la palpitation du corps
un démembrement d’avant les membres
l’âge de l’agir
ce qui meut l’agritude / = un retour au sol / =des angles noirs-blancs
l’agriculture incestueuse → l’agrume sans zeste
l’ager / la guerre
les champs √ une bataille
une défaite √ six cicatrice
une douce raclure √ une aigreur double
un naguère = ∑ des ensembles vides
un champs alpha et Ω du labeur
une lajalousie sans jouissance
u
l’agent n’existe pas
le genre n’existe pas
le corps existe
une joue-oie
joie
ça commence par une action
au milieu des gaz, quand tout est perdu
L’acte
le faire pense
faisons que faire se fasse
à force de faire, on défait
quand on est défait, on sait ce qu’il reste à faire
la faisabilité de la chose n’a pas de réponse – elle a une force qui embarque net
la réponse mentale réduit le faire à l’affaire, et l’affaire à la chose à faire
la chose est une erreur
elle est zoze
l’action défie les impasses, ne se fie pas aux tours de passe-passe, l’action, cette manière de condenser la force, un dénervement
l’action se fout des nombres
elle ne fait pas la somme – elle la saute
nous retenons en nos corps les irrigations des ancêtres
les fissures du barrage cellophané
avant les rizières inondées à venir
pendant la faillite généralisée des $
après la généreuse faille
SANS AVANT NI PENDANT NI APRES
le bug nous propose une pause narrative
in memoriam F.Scott Fitzgerald
voici venu le temps du règne général des fêlures
architecte terroriste
penser la fissure avant la structure
l’obus avant le mur
l’écriture, bordel
cette manière de
je bloque débloque
hétérogue √ alcocéphale √ olniubilé
par les puissances en akt
l’action n’est pas la somme
l’action ne compte pas elle décompte
elle met le compte hors bilan hors colonne
elle ne compte pas
la taux obligataire du marché secondaire
la durée hebdomadaire de soleil à La Réunion
la somme des gains de l’euromillion
les chômeurs de longue durée
la dégradation de la note de la Grèce
comptabilisant les chèques en dépôt
les actions OPCVM
les expulsions d’Air France
le nombre de lois liberticides
la somme impossible à réunir
le dégueulant « on dit »
Le texte réécrit d’une conférence de 2009 qui s’interroge sur les transformations du corps. Et sur son passage du travestissement au transformisme, de l’icône religieuse au transmutant, à travers des figures apotropaïques d’empêchement, ORLAN accouche d’elle-m’aime ou le Manifeste de l’Art Charnel qui travaille l’autoportrait technologique entre défiguration et refiguration, un ready-made modifié ou encore l’hybridation de photos.
Cette toute la question de transformation du corps via les biotechnologies et, au-delà, de sa possible mutation.
Il serait intéressant d’en questionner les rapports avec le Manifeste mutantiste paru l’an dernier.
Une réflexion sur les liens entre créateur et entrepreneur, puisque les entrepreneurs s’emparent de l’art pour le faire fructifier et que des artistes s’emparent de l’entreprise comme modèle ou contre-modèle.
Une fois évacuée la question de l’utilité (avec Duchamp, Brancusi, Bertrand Lavier), les auteurs proposent une typologie entre l’artiste utilitariste (par ex Jeff Koons), l’artiste d’affaires ou l’artsite critique (les Lettres de non-motivation de Julien Prévieux). Ce qui intéressant et rare chez Prévieux, ce sont les réponses à ses lettres qui entame un faux dialogue marqué par la différence de tons.
La question de l’utilité reste d’actualité au travers d’oeuvres dont la visée est pragmatique. Dans Nos dispositifs poétiques, Christophe Hanna montre la possibilité d’apporter des connaissances techniques par la notion de dispositif. Cette question du savoir n’est pas toujours la plus visible, elle est prégnante dans Testimony de Reznikoff.