souvenirs d’emplois du temps (atelier d’écriture aux Baumettes)
TEMPS – Nychtémère
6H45 j’entends les clés, envie terrible de pisser /rêves de mer turquoise et de sable blanc /les barreaux me reprennent brutalement/ la liberté n’a pas de prix/ je me passe de l’eau sur le visage
7H les convocations du jour pleuvent dans la boîte à lettres / les mots ouvrent les portes, ferment les portes, les convocations aussi
7H10 les mots réouvrent la porte de la cellule, mais il y a d’autres mots derrière la porte/ direction les cantines du sous-sol – à chaque jour un bon: lundi arrivage des marchandises, mardi bon rose, mercredi bon bleu, jeudi bon vert, vendredi bon jaune et à chaque fois : la générale + dispatching
7H30 petit-déjeuner frugal / deux cafés une tartine
8H promenade pieds glacés -je bats le sol des pieds pour voir si j’en ai toujours/ liberté des sens
10H00 le temps n’en finit plus
10H30 des couloirs froids, venteux, inhospitaliers – la prison t’ouvre les yeux
11H la solitude est l’ennemie de la liberté / heureusement ici je ne serai jamais seul
11H30 remontée en cellule/ ménage/ préparation du repas / allez on passe à table
13H encore l’appel et si possible une douche
13H30 activités de promenade – alors l’avocat qu’est-ce qu’il a dit ?/multimédia
16H réintégration des cellules, goûter face au regard de l’enfant
17H il pleut des gamelles
17H30 préparation du souper
18H15 pompes -histoire de dire que
19H allez on passe à table
19H15 informations régionales – fin du duo Woerth-Bettencourt
20H30 télé/ incontournable film/ courrier
22H ça fait peur / je suis né il n’y a pas longtemps / longue est la naissance d’un homme
22H30 coucher/ l’inégalité est au début, le hasard à la fin / finalement tout est la faute du hasard ce grand maladroit
les aiguilles du temps ont quartier libre
Souvenir d’un jour en prison
Jour 1
Mal dormi. La mine des gens dans le bus comme des enfants défaits. A l’arrivée, le drapeau français punitif et les péchés capitaux sculptés par Gaston Castel. La prison extérieure est là : les valeurs morales.
12 portes sinon rien
digiphone porte carte badge porte
porte sas dadenas détecteur porte
porte badge porte
porte sas porte
bâtiment A porte sas porte
bâtiment B porte sas porte
porte clé porte ouverte porte ouverte porte fermée et
une salle
Quartier des condamnés à mort. Le dernier fut Ranucci.
Autour les bruits de porte les cris surveillant, au secours, parloir !
Ça se répétera chaque semaine.
Un mémoire du Robinson des prisons m’apprend comment faire un briquet électronique avec un coton tige, comment soigner le mal de gorge avec une gousse d’ail, la constipation avec de l’huile d’olive.
Je suis présenté comme un détenu: la tension palpable, les preuves à fournir de virilité (le bonjour comme enjeu et défi); autour: celui qui parle beaucoup, celui qui a les sourire en coin, celui qui se révolte (j’ai l’impression que vous prenez les autres pour des inférieurs car pas de revue corse), celui qui le soutient tout en paraissant obéir à la directrice (double jeu).
Ce qui sidère, c’est cet effet, cet état défait des corps; derrière les visages, la question de la violence et du passage à l’acte.
Au cabinet des curiosités, je découvre les vieilles portes de Toulon, un faux flingue en métal, un lance-pierre avec lanière élastique, un appareil de tatouage, une pipe, une matraque.
Dehors le camion attend avec dedans, les cages à lapin
J’apprends la langue interne du pouvoir : je suis dans la base de données Antigone.
crever des yeux
à venir, à partir du 15 juin: l’armée noire débarque à Dunkerque
Port Épique #2
15 juin 2012
à Fructôse, 4.4., bout du Môle 1
Programme:
19:00 ouverture billetterie
19:30 embarquement à bord du Texel au bout du Môle 1
20:00 départ croisière
Sur le bateau: Lectures et interventions de l’armée noire et concert de R. Stevie Moore
22:00 retour sur le Môle et vernissage de l’installation « Paon’ de François Lewyllie
Suivi de performances de l’armée noire
23:00 concert final d’Orchestra of Spheres
Attention les réservations pour l’événement ne se feront qu’une fois le règlement reçu*. Merci de contacter thomas à thomas@fructosefructose.fr ou au 03-28-64-53-89
PAON
François Lewyllie est invité alors il propose PAON, une installation inédite et néanmoins compliquée dans laquelle il prône le retour des dragons comme solution face à la fortune du prince. Point de lyrisme en ce moment là, comme une bête en cage, François bombe le torse pour faire bonne figure, c’est tout ce qu’il lui reste.
Parce qu’il n’aime pas être seul, il appelle du renfort. Il va se réfugier derrière l’armée noire, une bande de poètes, de performeurs plongés dans l’existence et sa mauvaise odeur jusqu’au cou.
Ensemble ils animeront PAON de performances poétiques et de présences assurées pour glisser du rituel vers la dérision et la déroute.
Nous tous, touristes et curistes en quête de sens et de fête, accosterons en musique pour assister à ce très étrange machin nocturne.
L’Armée noire est un groupe d’artistes protéiformes organisant des performances, des interventions surprises, des lectures, etc., avec (notamment, et dans l’Ordre alphabétique) Édith Azam, Antoine Boute, Armelle Caron, Quentin Faucompré, Charles Pennequin, Cécile Richard…
L’Armée noire est aussi une revue à la périodicité inconnue et dont, jusqu’à présent, un seul numéro a paru.
« Armée noire est une expression du Nord de la France et plus particulièrement du Cambrésis, désignant un groupe d’individus louches, des familles de chapardeurs, des gens pas lavés, des reclus de la société, des pauvres gens qu’on rejette de plus en plus hors de France et d’Europe. La poésie de l’armée noire parle à ceux-là, mais aussi aux animaux, aux plantes, aux mauvais élèves, aux ignorants… Elle cause au type de base en général, car tout ce qui se croit au dessus de lui est son ennemi. »
L’Armée Noire est l’invitée de François Lewyllie, pour la préparation de la seconde édition de la revue qui porte son nom : L’Armée noire.
R. Steevie Moore // pop/lo-fi
R. Stevie Moore est une légende du Lo-fi! Ce musicien américain a été dessiné par David Shrigley et revendiqué comme père spirituel par Ariel Pink. Nous aurons le plaisir d’accueillir cet artiste hyperactif (il a sorti à lui seul 400 albums depuis 1968!) sur le bateau et dans un décor industriel ! Alors ressortez vos chemises à carreaux, ça va sentir les années 90 !
Orchestra of Spheres// electro/pop-psychedelic
Après avoir été invités par Caribou au célèbre festival ATP à Minehead en Angleterre, les Néo-zélandais au look cosmico-disco viendront nous faire danser en fin de soirée ! Leur univers mêle à la fois instruments bricolés et musique expérimentale entraînante qui invite à la fête ! Ça tombe bien, nous aussi on aime bien !
quand l’arbre mange le sens (interdit)
fascination pour le gecko
couleurs d’hôpital
le pouvoir du vouloir
le pouvoir de vouloir, livre des textes issus de l’atelier d’écriture, in thebookedition
Des ateliers expérimentaux dans les ateliers d’écriture
Expérimental est à entendre en plusieurs sens : comme innovation, comme dispositif. Il se rapproche du sens scientifique dans le sens où le résultat n’est pas prévisible d’avance et qu’il contient donc une dimension de recherche. Il se rapproche du sens video ou cinématographique dans le sens où il n’est pas seulement narratif ou didactique : parfois, il déborde ou il se pose. Il est aussi une expérience du contemporain dans la mesure où il donne à entendre les voix de nos contemporains qui travaillent sur les mêmes sujets pour converger et/ou diverger.
En cela, l’animateur est un passeur.
Revue grumeaux l’impossible
Des voix différentes voire divergentes assurément, avec entre autres, Luc Benazet et les choses, le très beau texte sur l’erreur, avec son chant, caresse un obstacle (Rémi Bouthonnier, l’erreur contre l’impossible), le commentaire des sons dans la lecture orale par Philippe Beck, Christian Prigent et l’impossible, eros…
Véronique Pittolo- la révolution dans la poche
Une musique de questions des plus collectives aux plus (faussement) individuelles – vous avez vécu un drame personnel ? Les questions font revivre la révolution comme fantôme agissant. Voir la lecture d’Hamlet par Derrida dans Spectres de Marx.
l’atelier de Jeremie Setton
ce qu’il en reste – encore
Charles Pennequin – la ville est un trou
Etonnantes, les réactions suscitées par ce texte, en atelier d’écriture.
Fascination pour une lecture-scansion, ses répétitions; les histoires de rencontres avec la chute, les voisins. J’ai connu deux types de public tomber dans le trou: les vieux, et les prisonniers. Répéter pour s’en sortir?
soirée al dante le 31mai
David Lespiau – Aluminium (argol)
un livre à relier à l’oeuvre du peintre Robert Rauschenberg sans que ce soit un rapport d’illustration. Ça ressemblerait plutôt à un travail d’inventaire, de nomination des objets. Les verbes conjugués y sont rare, peu à peu des territoires se construisent.
faire du vélo dans un tunnel
le transporter dans une barque
s’échapper du bagne
le Vieux Port pèle et mue
ce qu’il en reste
au coeur de l’anti-livre
dans les coulisses
lecture/ découpe
le passage au pilon c’est très bientôt à la bibliothèque Saint Charles à 17H30 ce jeudi 24 mai sur le parvis, avec Mustapha Benfodil et moi pour une lecture/découpe
et ni et ni
ça crie ça rature
point aveugle
Julien Blaine galerie Meyer
Mustapha Benfodil et le pilon
Bibliothèque Saint Charles
détruire/construire à partir du rebut