Lectures à Marseille, avec la revue Nioques, le CIPM et la librairie Zoème

NIOQUES D’ÉTÉ PRÉSENTATION DES NUMÉROS 25 ET 26EN PARTENARIAT AVEC LE CIPM Vendredi 1er juillet à 19h, lecture de textes de et par Sarah Keryna, Roxana Hashemi, Stéphane Nowak et Rafael Garido
„Nioques est une revue transgenre (comme on dit aujourdhui), c’est-à-dire une revue de poésie qui, comme son nom l’indique, ne sait pas trop ce qu’est la poésie, sinon ce qui ainsi se présente, se rend présent, se lit au présent: pour tenter de « faire place nette » (comme le dit un des textes de son dernier numéro). Depuis 1990 elle insiste, sur le mode de l’intervention restreinte ou oblique, capable (ou coupable) de tout. Le volume 26 s’ouvre sur une série de photographies de Françoise Nunez à qui il est dédié.“ Jean-Marie Gleize.





Roxana Hashemi, Sarah Keryna, Stéphane Nowak et Rafael Garido liront des extraits de leurs textes publiés dans les deux derniers numéros de la revue. 
Stéphane Nowak a publié plusieurs livres, dont: Nos secrets sont poétiques (Presses du réel (2019), Glôôsse (Al Dante, 2014), Tentaculeux & tuberculaires (Al Dante, 2013), La plaine des sports (avec Remy Marciano, Al Dante, 2012). En revue: « Aux extraits naturels de films » (revue Bacchanales n°66, 2021). À paraitre en 2022 : L’homme incontenant, aux éditions Série discrète. nowak-papantoniou.net

Sarah Kéryna vit et travaille à Marseille. Comédienne de formation, animatrice d’ateliers d’écriture en milieu scolaire, bibliothèques, centres sociaux, elle écrit essentiellement de la poésie. Elle est publiée dans les revues papier If, Nioques, Action Poétique, Dirigeable, Art-Matin, Camion, CCP, Monsieur Thérèse, Le Cahier du Refuge, Aka, Fondcommun, Sarrazine, Zone sensible, Carnavalesques, Ouste, Teste, PLI, Cinq à sept, Cockpit, et dans les revues en ligne Rotor, L’académie des brouillons, La gazette des jockeys camouflés, Asymptote. Elle est l’auteure d’une dizaine de livres, parus chez Fidel Anthelme X, Contre-pied, leséditionsprécipitées, Le Bleu du ciel. Son dernier livreLe reste c’est la suite est sorti en septembre 2020 aux éditions Al Dante les presses du réel (collection PLI).

Roxana Hashemi est iranienne et allemande, mais elle vit et travaille à Marseille. Elle co-dirige la revue Muscle avec Laura Vazquez, elle écrit et traduit depuis l’anglais et l’allemand. Elle travaille également à La Marelle, lieu de résidences d’écrivains à Marseille. On peut trouver quelques-uns de ses textes dans les revues BoXoN, Remue.net, et dans le dernier numéro de la revue Nioques.

Rafael Garido écrit : Vis-à-vis (Zoème 2018), Sarcophage (Inculte, 2017) ; et traduit : Jack Spicer (traduction en espagnol, ediciones Varasek, Madrid, à paraître), Leopoldo María Panero (plusieurs livres pour les éditions Fissile en collaboration avec Cédric Demangeot et Victor Martinez ; Narcisse dans l’accord dernier des flûtes, L’Arachnoïde 2017 ; Papa donne-moi la main j’ai peur, Zoème, 2019), Mario Santiago Papasquiaro (Jardin fracturé, Zoème, 2020). Il co-dirige l’association Zoème à Marseille.
  
    
   ZOÈME
GALERIE | LIBRAIRIE | MAISON D’EDITION8, rue Vian
13006 Marseille
zoeme.net  

Zoème

Journée d’étude Tarkos

Tarkos: poète: réunion de chantier

 Le petit bidon : lignes de tension
Entre « lire » et « dire », le texte et l’improvisation : écriture, performance, recherche et création.

Dans le but de présenter un état des lieux des réflexions et des recherches en cours sur l’œuvre de Tarkos, le Cipm organise au Frac une journée d’étude pour la clôture de l’exposition Tarkos poète.

La journée se découpera en quatre panels, deux le matin : généalogies Gabriel Proulx, LéoDekowski, Jonas Delaborde et formes David Christoffel, Thierry Weyd, Alexandre Mare. Les deux autres panels seront, l’après-midi : stratégies Nathan Lahire, Vianney Lacombe, Laurent Zimmermann et parole Anne-Christine Royère, Antoine Hummel, Stéphane Nowak Papantoniou.

Le matin

Muriel Enjalran, directrice du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et Michaël Batalla, directeur du Cipm
• Bienvenue

10h : GÉNÉALOGIES

Léo Dekowski, Normalien, agrégé de lettres modernes, et doctorant à CY Cergy-Paris Université
• Tarkos, poète français de la transition
J’essaierai de montrer comment la poétique de Tarkos se construit autour de la transition, la travaille et la réfléchit, à la fois dans une dynamique de démultiplication et par des tentatives d’invisibilisation.

Gabriel Proulx, Candidat au doctorat & chargé de cours, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal
• Stein – Beckett – Tarkos
La critique a observé à plusieurs reprises les affinités qui existent entre le travail de Tarkos et celui de Gertrude Stein ou de Samuel Beckett, même si le poète français ne se réclame pas directement de ces deux monstres modernistes. Nous verrons comment se manifeste cette influence indirecte dans l’écriture tarkossienne, mais aussi dans quelle mesure la généalogie trouée que se crée Tarkos permet de repenser la notion d’héritage hors des modèles arborescents et linéaires.

Jonas Delaborde, Artiste plasticien, doctorant en Histoire de l’art au laboratoire HAR, unité de recherche de l’Université Paris Nanterre.
• Pascal Doury, Christophe Tarkos, braconnages croisés.
Pascal Doury et Christophe Tarkos ont collaboré entre 1997 et 1999 sur trois ouvrages (L’hypnotiseur soigne, Je m’agite et Le Bâton), une revue (poézi prolétèr, avec Kati Molnár, deux numéros parus), un projet d’exposition et de nombreux numéros de l’Encyclopédie des Images, une série de fascicules publiés par Doury. Quelles ont été leurs modalités de travail ? S’agit-il à chaque fois du même registre de collaboration ? Comment ces objets dialoguent avec le reste de leurs œuvres respectives ?

11h30 : FORMES

David Christoffel, Poète, compositeur et créateur radiophonique. Docteur en musicologie de l’EHESS, il est l’un des deux commissaires de l’exposition « Tarkos poète ».
• « L’englobement résiste, va »
Poèmes ronds, histoires de boules, effets de boucles, pensées sphériques, raisonnements circulaires, remises à zéro, jeux autoréférentiels… Tarkos arrondissait tout. Mais à force de tourner, ses poèmes creusent et remontent. Proposition de relecture écologique d’une œuvre à taille humaine.

Thierry Weyd, Enseignant à l’ésam Caen/Cherbourg – artiste dilettante – éditeur en chambre – amateur de curiosités – curator et à travers – diplomate utopiste
• (Peut-être…) = Oui, revu et corrigé par Karine Defrance. Expressif, le petit bidon (Improvisations et lectures, tome 1), par les éditions cactus.
En 1999, Christophe Tarkos est invité dans le cadre de l’Atelier de Recherche et de Création « Au pied de la lettre », organisé en Option Design Graphique par l’école des Beaux-Arts de Caen. Ces deux jours d’atelier ont été à l’origine d’un travail de recherche graphique et typographique mené par Karine Defrance, alors étudiante, en compagnie de Christophe Tarkos, à partir du livre Oui (Al dante/Niok, 1996), dans la perspective de son diplôme de fin de cursus ; du projet d’une collection de CD audio des enregistrements de Christophe Tarkos, produite par les éditions cactus ; de l’ouvrage inachevé Calligrammes de Caen, auquel devait être associé Pascal Doury, et, par conséquent, jamais édité par l’école des Beaux-Arts de Caen.

Alexandre Mare, Directeur de la Galerie Duchamp, centre d’art contemporain d’intêret national situé à Yvetot, il est l’un des deux commissaires de l’exposition « Tarkos poète ».
• Les poèmes sont des dessins
Si Tarkos aimait à publier parfois des dessins, les recherches en marges de l’exposition Tarkos poète permettent de mettre à jour un véritable corpus. Il s’agira dès lors de proposer une première lecture de cette oeuvre et comment celle ci semble endogène à l’oeuvre écrite.

L’après-midi

14h : STRATÉGIES

Nathan Lahire, Doctorant, UPHF
• Les Morceaux choisis de Christophe Tarkos : une « carte de visite » adressée au milieu de la poésie
Le critère de la radicalité constitue un principe fondamental de la pratique poétique et artistique de Christophe Tarkos. Celui-ci étudie méthodiquement la radicalité poétique telle qu’elle se présente à lui, en France, dans les années 1980 et 1990. Morceaux choisis (1995), l’un de ses tout premiers livres, en est le résultat. Faisant feu de tout bois, Tarkos s’y essaye à de nombreux « styles expérimentaux ». L’ouvrage fonctionne en fait comme une carte de visite adressée au milieu de la poésie : à travers elle, Tarkos s’y présente, aussi stratégiquement que spontanément, comme connaisseur et maître des grandes formes poétiques expérimentales de l’époque. Il s’y donne à voir comme un poète légitime.

Vianney Lacombe, Auteur, poète, critique, revuiste, il vit à Paris où il est né en 1946.
• Caisses, baton, bidon, farine : pour quoi faire ?
Dans Caisses (P.O.L, 1998), Christophe Tarkos parle du vent, des cailloux, du ciel. Pour quoi faire ? Pour qu’ils existent : il faut les sortir de la masse d’eux-mêmes, il faut montrer leurs détails, tout ce qui se cache sous la globalité de leur perception et pour cela, accepter de s’immiscer dans leur comportement, dans leur présence, dans leur réalité. C’est à l’opposé de l’action entreprise par Tarkos pour décrire Le bâton (Al dante, 1998), dont tous les avatars se déploient dans un espace absolu.

Laurent Zimmermann, Maître de Conférences, Université de Paris
• Se faire entendre
Sans doute la cellule poétique vivante à chaque texte chez Tarkos consiste-elle en cela : se faire entendre. Se faire entendre à soi quelque chose, le faire entendre aux autres. Toute la question est dès lors celle du comment, et donc des stratégies mises en œuvre pour y parvenir.

15h30 : PAROLE

Anne-Christine Royère, Université de Reims Champagne-Ardenne
• Tarkos : sonore ?
Le chantier que souhaite ouvrir cette communication est celui des relations que la poésie de Christophe Tarkos a pu entretenir, tout particulièrement au début des années 1990, avec la poésie sonore / action de Bernard Heidsieck et, plus largement, avec la musique. Il va s’agir d’examiner quelques pièces de ce corpus, d’en déterminer les spécificités et de réfléchir aux rôles qu’elles ont pu jouer dans le cheminement de Tarkos vers la lecture performée et l’improvisation.

Stéphane Nowak Papantoniou, Chercheur, docteur en littérature générale et comparée, spécialisé en poésie, performance, recherche-création.
• Le petit bidon : lignes de tension
Entre « lire » et « dire », le texte et l’improvisation : écriture, performance, recherche et création.

Antoine Hummel, Auteur d’une thèse de doctorat sur Christophe Tarkos, Nathalie Quintane et la « dé-spécialisation de la poésie » 
• « Une phrase je dis je me mets à aller penser quelque chose »
Dans nombre de ses semi-improvisations, Tarkos semble parler pour voir où ça le mène, phraser à partir d’un énoncé simplexe (« je ne fais rien », « je me peigne ») qui se complexifie en cherchant à gagner en clarté. On s’intéressera à ce mode oral — nécessairement tâtonnant, « épanorthotique » — et on le rapprochera de ce qu’un autre semi-improvisateur, David Antin, nomme « talk to discover »

https://www.frac-provence-alpes-cotedazur.org/Tarkos-poete-reunion-de-chantier

Parution: Julien Blaine Le grand dépotoir

En 2020, Julien Blaine, né en 1942, dresse l’inventaire (et fait don) de ce qui reste dans un atelier d’artiste à la fin d’une vie de création. Le grand dépotoirrassemble essais, lettres et réflexions sur sa vaste entreprise poétique depuis ses débuts, constituant une mise en perspective aussi bien qu’une introduction complète à sa démarche sacrilège.Le but est donc le suivant : 
Montrer tout ce qui me reste dans mes ateliers :
Absolument tout !
Les choses seront déposées dans les pièces et sur les cimaises de l’expo de ci de là à l’emporte-pièce (le mot composé est doublement juste).
L’exposition durera un mois, durant ce mois le public pourra venir choisir les œuvres qu’il désire emporter gratuitement et qu’il emmènera aussitôt après son choix.
Et à la fin, le mois étant écoulé, ce qui reste de l’expo composera un beau feu de joie à moins que tel musée le récupère dans ses réserves… !
Et je ne produirai plus que du texte dans des livres ou des revues.
Plus aucune toile, dessin, sculpture, installation, plus rien pour les collectionneurs, les galeries et les musées.
Et pas loin de passer au stade octogénaire, je cesserai aussi de me produire en chair et en os et en public.Dès le début des années 1960, Julien Blaine (né en 1942 à Rognac, vit et travaille à Marseille) propose une poésie sémiotique qui, au-delà du mot et de la lettre, se construit à partir de signes de toutes natures. Forcément multiple, il se situe à la fois dans une lignée post-concrète (par son travail de multiplication des champs sémantiques, en faisant se côtoyer dans un même espace des signes – textuels, visuels, objectals – d’horizons différents) et post-fluxus (dans cette attitude d’une poésie comportementale, où est expérimentée à chaque instant la poésie comme partie intégrante du vécu). Mais avant tout, la poésie s’expérimente physiquement : elle est, d’évidence, performative. Ses performances sont nombreuses, qui parfois le mettent physiquement en péril (Chute, en 1983, où il se jette du haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille : violence de cette dégringolade incontrôlable, et la réception, brutale, au sol, quelques centaines de marches plus bas… puis Julien Blaine met son doigt sur la bouche et, sous l’œil d’une caméra complice cachée parmi les badauds médusés, murmure : « chuuuuut ! »). Mise en danger du corps, et mise en danger du poète, qui toujours oscille entre grotesque et tragique, dans une posture des plus fragile, car « le poète aujourd’hui est ridicule ». Performances, livres, affiches, disques, tract, mail-art, objets, films, revues, journaux… sa production est multiple, mêlant éphémère et durable, friable et solide. Pas un outil, un médium qui ne lui échappe. Mais rien qui ne soit achevé, arrêté. Car pour Julien Blaine la poésie est élémentaire, tout ce qu’il produit est fragment, indice d’un travail toujours en cours, document d’un chantier poétique à chaque instant renouvelé. Tous ces « résidus » doivent être lus en soi et en regard de ce qui nous entoure.

https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=7755&menu=0

Le grand dépotoir de Julien Blaine par François Huglo, les parutions, l’actualité poétique sur Sitaudis.fr

Pour une fois, définitive comme toute performance (à laquelle Julien Blaine avait dit « bye bye » entre 2004 et 2006, mais le pli est pris), « tout doit disparaître » n’est pas un argument de vente mais de gratuité, un comble de générosité. Tout : « ce qui reste dans un atelier d’artiste à la fin d’une vie de création » (toiles, dessins, sculptures). À emporter, et le reste au feu ! « Plus rien pour les collectionneurs, les galeries et les musées ». Le marché de l’art s’en remettra, mais la question de la valeur attachée aux œuvres d’art par le commerce et par la culture est posée par un acte exemplaire. Et au-delà, la question de leur production. Celle de la connexion entre travail et revenu. Celle d’un travail gratuit qui ne serait plus synonyme de plus-value mais de création. D’un travailleur libre qui ne serait plus prolétaire (contraint à vendre sa force de travail) mais artiste. C’était déjà le programme de « la vie-art », ou vrai art nouveau, de Jules Van alias ViArt alias Julien Blaine dans Libération en 1975 (grand millésime). Sur la portée de cet acte, sur sa maïeutique (oui, que faire de ce don ?), 28 amis s’interrogent, nous interrogent, parmi des photos de pages, des pages de photos.

« À l’une on vend ce qu’à l’autre on donne », dit le père Bonaventure dans un conte de La Fontaine, « Comment l’esprit vient aux filles », que réécrit Julien Blaine en ouverture sous le titre « Comment l’esprit vient au vieil artiste » : comment il se traduit par la création d’un lieu de dialogue conforme à sa vie, la Friche Belle de mai, lieu du « dépotoir » où il remet au pot cette œuvre-vie.

Le programme de « la vie-art » correspond à celui de Jean Dubuffet : « Ce qui manque à la culture est le goût de la germination anonyme, innombrable (…). Une production d’art qui ne met pas gravement la culture en procès, qui n’en suggère pas avec force l’inanité, l’insanité, ne nous est d’aucun secours ». La « valeur esthétique, valeur éthique, valeur civique », est intimement liée à la valeur
« pécuniaire », les marchands s’appliquant « à obtenir des prix élevés, lesquels sont ensuite générateurs de prestige ». On ne se libèrera donc « du poids pernicieux de la culture qu’en supprimant la notion de valeur des productions mentales ». Valeur marchande et valeur esthétique relèvent du même fétichisme. « C’est le produit dont toute la culture fait son aliment et non le
produire ». (Asphyxiante culture, couverture et extraits reproduits sur cinq pages, avec dans leur prolongement trois pages tirées de Processus de déculturation, un itinéraire, de Julien Blaine, les anartistes, 1972).

Faut-il parler, avec Jean-Charles Agboton-Jumeau, d’ « autodafé permanent » ? Évidemment pas au sens de Savonarole, des nazis, des franquistes, de Pinochet, des Talibans, de l’État islamique, ou de « ces prêtres catholiques de Koszalin », en Pologne, qui, rapportera Gilles Suzanne, ont brûlé en 2019 « quelques exemplaires de Harry Potter ». C’est un « feu de joie » que promet Julien Blaine avec le reste (s’il y a un reste) des restes (le résidu du résidu), pas un feu de haine et de ressentiment. Un feu de lumière, pas un feu d’éteignoir. Il s’agit bien de

« disperser, dissiper, gaspiller », de « soustraire à la convoitise d’éventuels gorets ».

Démosthène Agrafiotis rapproche le geste de Julien Blaine de l’ultime réalisation d’Hokusai, La vague masculine et la vague féminine, œuvre à la fois « signature » et « ouverture ». En dénonçant « la pseudo-universalité de la valeur d’échange »,

Le grand dépotoir de Julien Blaine par François Huglo, article sur sitaudis, https://www.sitaudis.fr/Parutions/le-grand-depotoir-de-julien-blaine-1589750658.php

Julien Blaine « propose un champ de signes afin que l’art refonde et refasse émerger l’existence humaine qui résiste à notre monde en proie à des mutations infernales ».

De même, pour Laurent Devèze, « cet arrêt est un appel à la relève (…) : à vous maintenant ! ». Blaine fait valoir son droit à la paresse : il renoue avec Lafargue, avec Duchamp : « j’aime mieux vivre que travailler », avec Filliou : « l’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». Bartolomé Ferrando insiste, dans le sillage de Pierre Restany, sur « la fonction déviante de la gratuité » et « son lien avec l’exercice de la liberté ». Giovanni Fontana parle d’une « performance absolue », orientée « vers la poésie totale » (Adriano Spatola, 1969), à travers une « allure », une « attitude créative », un « comportement perpétuellement

ludique », une « ironie ». Le feu « sera-t-il jamais allumé ? ». Il l’a été dès que Blaine « a commencé à être poète ».

Jacques Guigou se souvient de « cette expression argotique : « Dépoter le gluant » qui signifie accoucher ». De quoi ? Guigou voit dans le dépotoir « un conseil ouvrier contre les arts domestiqués ». Pour Patrick Javault, un art sorti du marché « va se risquer à une nouvelle vie à travers le don ». Gérard-Georges Lemaire traduit en fables, « coup de pied de l’âne » et mouche du coche, une « conception iconoclaste de l’art ». Barbara Meazzi voit et entend dans « bon débarras » le passé simple du verbe débarrer : Blaine « débarra », il ôta la barre, écarta les barreaux, fit gicler sur ceux des affiches qui marchandisent l’art le spermatoZoo

« libre de couler tant qu’il ne se dessèche ». Geste de dissémination, déjà.

Pour Stéphane Nowak-Papantoniou, qui cite l’Essai sur le don (1925) de Marcel Mauss, et Jacques Derrida, « le procédé de dissémination volontaire permet de biffer la logique verticale de l’héritage, la loi du sang et celle de l’aîné ». Ce geste est « fondateur, et non conclusif ». La « part maudite » selon Bataille devient ainsi « part magique », passage de l’économie restreinte à l’économie générale. Retour à l’archaïque via, écrivait Mauss, « la joie de donner en public ; le plaisir de la dépense artistique généreuse ; celui de l’hospitalité et de la fête privée et publique ».

Laurent Cauwet revient sur Fiumalbo en 1967, le Manifeste sous forme d’idéogrammes de 1968, La poésie hors du livre (1971), Géranonymo (1972), le Vrai Art Nouveau (1975) : appels, dans Libération « encore rebelle », au sabotage, au perruquage, au détournement, au vol, etc., « comme réponse créative à l’aliénation subie ». Continuer « ne peut se faire seul mais toujours en appelant à la responsabilité du lecteur comme continuateur ». Voilà qui répond à Nathalie Quintane s’interrogeant sur la « vraie question pour le public : récupérer = thésauriser = spéculer + ou – consciemment (= sait-on jamais) ». Défi, appel à responsabilité : maïeutique, décidément. « Tout Blaine à la décharge » ? Pour
« tout réinitialiser », en un « repas totémique », écrit Patrizio Peterlini. Où, ajoute Tanabé Shin, « chacun de nous doit trouver « poète » dans toute son existence, à sa propre façon ». Marianne Simon-Oikawa voit Julien Blaine en « lettré zen », son geste s’apparentant au danshari qui, à la fois, refuse, jette, et se détache. Remerciements de Jean-François Meyer pour les traces de rencontres en sa galerie, de Mata Rosenquist pour le legs marseillais : MAC, Musée d’Arts africains, CipM, la Friche… et de Christina de Simone pour « toutes les voies ouvertes », de Liliane Giraudon, d’André Robèr, de Jean-Hubert Martin, de Jean-Claude Monod, de Peter Read, de Nicolas Roméas, d’Oliva Penot-Lacassagne pour l’ « impérieux travail de refondation de l’action et de la pensée ».

La règle du jeu selon Gilles Suzanne : « faute de fuir, tu fais que ça fuie ». Car le capitalisme capte et neutralise tout ce qui lutte « contre l’hégémonie culturelle des classes dirigeantes et bien pensantes ». Le marché fonctionne « comme un grand collecteur ». Pour Blaine, cet « hérétique », ce qui importe « n’est pas le fétiche, c’est-à-dire le produit. C’est l’effet : le fait que ce produit produise ». La Friche Belle de mai comme « utopie concrète ». La poésie comme « mode de fonctionnement alternatif de la langue, du livre, de l’écriture, de la lecture, mais aussi de soi et du monde… peut-être même du marché et de l’État ». Anysia Troin- Guis cite « la devise proclamée par la performance Breuvage épandu (1968) : l’écriture n’est « pas le résultat mais les gestes qui l’ont précédé et suivi ». En une « pratique existentielle, sociale et démocratisée », l’exposition devient « partage du commun » par un homme qui « semble être seul », ce qui « fait peur » à sa compagne Catherine qui ajoute : « et surtout Jules a l’air vraiment content ! ». Libre comme une ihali (installation humaine anonyme laissée là par inadvertance) : ihalibre, y’a libre ! Free (libre, gratuit), like a rolling stone.

Aux extraits naturels de films

Parution dans le numéro 66 de la revue Bacchanales

https://www.maisondelapoesierhonealpes.com/les-éditions/dernières-parutions-bacchanales/farandole-fac-n-doll/

BACCHANALES N°66 – FARANDOLE FAC’N’DOLL

Cet ouvrage se propose selon les mots de Françoise Alléra et Pierre Vieugnet de « mettre à bas, avec beaucoup d’humour et de liberté de penser et d’agir, dans une débauche de langues, les vielles lunes de la poésie avec un grand P. »

 Sur cette édition, les œuvres sont de Sylvie Nève.

61 poètes ont participés à cette revue :

  • Nadine Agostini (1960)
  • Délosthène Agrafiotis (1946)
  • Samantha Barendson (1976)
  • Carla Bertola (1935)
  • Jean-Pierre Bobillot (1950)
  • Jean-François Bory (1938)
  • Yves Bressande
  • Cyrille Bret (1977)
  • Harvé Brunaux
  • Mathilde Brussow
  • Gilles Cabut (1970)
  • Pauline Catherinot
  • Alain Chevrier (1948)
  • Laurent Choquel
  • Françis Cornerotte
  • Julien D’Abrigeon
  • Marie Delvigne
  • Jacques Demarcq
  • Marie-Hélène Dhénin
  • Christine Duminy-Sauzeau
  • Gilles Dumoullin
  • Mohammed El Amraoui
  • Frédéric Escoffier
  • Denis Ferdinande
  • Laurent Fourcaut
  • Alain Frontier
  • Gabriell
  • Nicolas Giral
  • Michel Giroud El Coyote Gerwulf
  • Alan Greene (1963)
  • Virgine Greene (1959)
  • Pierre Guéry (1965)
  • Georges « a&de » Hassomeris
  • Jean-Louis Houchard
  • François Huglo
  • Anne- Marie Jeanjean
  • Gauthier Keyaerts
  • Perrin Langda
  •  Jean-Luc Lavrille (1952)
  • Pierre Le Pillouer (1950)
  • Claude Lenzi
  • Cédric Lerible (1977)
  • Sébastien Lespinasse (1975)
  • Cécile Mainardi
  • Dominique Massaut
  • Georges Mérillon (1959)
  • Enzo Minarelli
  • Michael Moretti
  • Didier Moulinier (1959)
  • Sylvie Nève
  • Stéphane Nowak Papantoniou
  • Jean-Marc Proust (1960)
  • Alain Robinet
  • Eric Sarrazin
  • Antoine Simon
  • Pierre Soletti
  • Lucien Suel
  • Alberto Vittachio
  • Cosima Weiter (1973)
  • Nathalie Yot/natyot

Nos secrets sont poétiques, performance électro-poétique

Le 25 février à Mulhouse

Auditorium du conservatoire, Mulhouse

Le recueil de poèmes de Stéphane Nowak Nos secrets sont poétiques a inspiré les artistes pour une performance électro-poétique développée autour du duo de musique électronique Encore. Une performance immersive où les artistes, entourés par les spectateurs, offrent une expérience nouvelle et unique à vivre, au cœur du secret.

Stéphanie Felix, Christophe Greilsammer, voix | Duo Encore : Maria Laurent, Clément Chanaud-Ferrenq, musique | Hugo Barre, son | Manon Meyer, lumière

Compagnie L’astrolabe

NOS SECRETS SONT POÉTIQUES

Performance électro-poétique sur des textes de Stéphane Nowak – Durée : 50′

Voix : Stéphanie Félix et Christophe Greilsammer 
Musique : ENCORE / Maria Laurent et Clément Chanaud-Ferrenq

Création  : 16 et 17.10.20. au Syndicat Potentiel – Strasbourg

À voir : trailer vidéo

À écouter : enregistrement intégral – Syndicat Potentiel 17.10.20 (son Binaural : s’écoute au casque)

À lire : poèmes retenus pour la performance, extraits de « Nos secrets sont poétiques » (édité aux Presses du Réel)

Nous ne voyons pas nos yeux. Nous mentons par cécité. Nous ne cesserons plus de mentir. Nous mentons à notre visage à notre corps. Notre visage nous est secret. Nos visages : nous, sommes secrètes. Nous ne nous arrêterons pas là. Vous savez tout.

NOS SECRETS SONT POÉTIQUES est une performance immersive. Les musiciens, comédiens et techniciens sont placés au centre du dispositif et les spectateurs autour d’eux. Ils sont libres de circuler autour des performers, et de modifier leur point de vue et leur axe d’écoute. 

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Crédit photos : Maria Laurent, Laetitia Da Silva, Arthur Gouté, Christophe Greilsammer, Gilles Kempf

Le projet Nos secrets sont poétiques est né d’une proposition du duo électro ENCORE d’associer à leur musique des textes et des voix.

Avant même de parler du contenu, nous nous sommes accordés sur la forme, à savoir passer d’un duo à un quatuor en s’inscrivant dans la continuité de ce qui constitue leur marque de fabrique : le duo ENCORE joue assis dos à dos sur un même tabouret de piano : Maria devant ses claviers, Clément face à sa batterie, le public debout autour d’eux et de leurs instruments. Le duo vocal de Nos secrets sont poétiquesrespecte la parité homme-femme et il se tient, lui, debout au pupitre, face à face, aux deux autres coins du carré.
Ce carré est finalement devenu un hexagone (irrégulier), du moment que les régisseurs son et lumière ont fait corps avec le dispositif.

Le recueil de poèmes de Stéphane Nowak Nos secrets sont poétiques est paru en début d’année 2019. J’avais travaillé cinq ans auparavant sur le manuscrit à l’occasion d’un workshop qui réunissait des étudiants de la HEAR-Mulhouse et des élèves du Conservatoire. À partir de fragments du texte, nous avions réalisé une performance multimédia, qui se déroulait en une succession de tableaux, répartis dans un vaste espace où les spectateurs étaient amenés à déambuler.
L’édition des poèmes a ré-enclenché mon désir de poursuivre la recherche, notamment dans sa dimension spatiale, sachant qu’en matière de secrets on n’en vient jamais à bout, ils creusent des puits sans fond qu’aucune parole ne parvient à épuiser tout à fait : « les mots y manquent », comme dit Jacques Lacan à propos de la vérité.

Dans le présent projet, l’écriture de la performance s’appuie sur des outils à la fois numériques et traditionnels, nous permettant de creuser la vérité sous un nouvel angle. Les effets d’illusion que permet la spatialisation sonore mettent en doute la source même de la parole : a-t-on à faire à un acteur ou à quelqu’un d’autre ? est-ce bien lui qui parle ? Les fumigènes et la lumière manipulée à vue jouent en tension avec la dimension sonore : l’espace du dispositif, constamment modifiée, semble se heurter aux impossibilités de la langue à tracer les contours du secrets.
La musique électronique d’ENCORE, qui comme toute musique s’apprécie sans avoir à faire appel à des concepts, nous conduit dans des états proches de la transe où il nous devient possible d’approcher une vérité qui n’a pas besoin de mots pour être exprimée.

Paroles proférées / paroles silencieuses ; regards croisés / regards dans le dos ; flot musical en devenir permanent / spectateurs immobiles ou déambulants : tels sont les éléments à partir desquels nous souhaitons dessiner notre topographie du secret.

« Le secret n’est pas un spectacle. Il ne va pas faire son one-secret show ni son coming out. Le vrai secret n’est pas vendable, monnayable, soldable : échangeable. Vous n’en aurez pas pour votre argent. Vous trouverez que ça manque d’action. Cruellement, terriblement. Plat, ennuyeux, désespérément plat. Le secret adore le plat, faire corps avec, s’y colle, morfond, décolle, recolle. »

STÉPHANE NOWAK :

Stéphane Nowak Papantoniou (né en 1972) est voyageur, a étudié l’esthétique, la linguistique, le yoga.
Il écrit et mène des ateliers d’écritures avec l’association « Chair des mots ». Il intervient à l’Université de Provence dans des « ateliers expérimentaux », dans les galeries d’art (lectures et écritures déambulatoires avec la galerie Art-Cade), les librairies et bibliothèques, les foyers d’immigrés et les prisons (Baumettes).
Stéphane Nowak Papantoniou participe aux créations théâtrales de la Compagnie Aurige – Groupe Manifeste à Marseille. Il a donné des lectures publiques à Cavaillon, Marseille et Arles et des performances poétiques en 2011 dans le cadre du festival « Manifesten » de Limoges, initié par les éditions Al Dante, au festival « Actoral » de Marseille, ainsi qu’aux « Voix de la Méditerrannée » de Lodève.
« Activiste erroriste » les jours impairs, Stéphane Nowak Papantoniou s’est récemment engagé dans l’investigation poétique de l’erreur et de l’expiration du sujet.

ENCORE :

ENCORE est un duo de musique électronique composé de Maria Laurent (claviers) et
Clément Chanaud-Ferrenq (batterie).

Maria et Clément se rencontrent fin 2014 au CEDIM (Centre d’enseignement et de développement de l’improvisation musicale) à Strasbourg. C’est au cours de l’année 2015 que naît véritablement ENCORE. En 2016 le duo est lauréat des bourses “Projets jeunes talents” de la Ville de Strasbourg et “Expériences de Jeunesse” de la Région Grand Est, leur permettant de réaliser un premier clip vidéo tourné à la VillA Illkirch-Graffenstaden en collaboration avec l’artiste plasticien Joseph Kieffer.
Sélectionné dans la pépinière de l’Espace Django à Strasbourg en 2016, ENCORE enchaîne les concerts et sort quatre EP : « ENCORE » (2016), « Le Berger Blanc » et « KubiQ Night » (2017), “37 M2” (2018). En 2018 ENCORE bénéficie du soutien de la Région Grand Est dans le cadre de l’aide à l’émergence.
En parallèle des concerts, ENCORE collabore régulièrement avec le théâtre. Le duo a notamment créé la musique de la lecture « Ce samedi il pleuvait » d’Annick Lefebvre présentée au TAPS lors des Actuelles en 2017 (spectacle reprogrammé en 2021 dans la saison du TAPS – mise en scène Catherine Tartarin).

RÉFÉRENCES
Lauréat du tremplin « Jeunes talents » Nancy Jazz Pulsations 2018, Lauréat du concours « NJP Sessions » 2019, Sélectionné pour le tremplin « Cart’son » 2019, Nommé aux Hopl’awards 2018 dans la catégorie « groupe de l’année ».

Références scéniques : Le Supersonic, Paris ; Le Cirque Electrique, Paris ; Nancy Jazz Pulsations, Magic Mirrors ; L’Autre Canal, Nancy ; La Laiterie, Strasbourg ; Exhibitronic, Strasbourg.

https://encore-duo.bandcamp.com/

Production : Cie l’Astrolabe
En coréalisation avec le Syndicat Potentiel (Strasbourg)
Avec le soutien de la DRAC Grand-Est, de la Ville de Strasbourg et de l’Agence Culturelle Grand Est (résidence de création). Avec l’aide la Ville de Mulhouse (Bourse au projet culturel)
Le texte est publié aux Presses du Réel / collection Al Dante

Parution de « Pas sages à l’écrit »

Descriptions de l’inaperçu, arpentages du familier, notations d’infra-événements, inventaires de boîtes à souvenirs… Ce troisième volume de la série « Pas sages à l’écrit » décline en 128 pages différentes écritures de l’infime, thème commun proposés aux classes participantes par les trois auteurs accueillis en résidence à l’IMEC : Irina Teodorescu, Stéphane Nowak et Sylvain Diamand. 268 élèves de l’académie de Normandie, du CM1 à la 4e, ont participé à ce projet littéraire. Au fil des séances, le goût de l’écriture s’est affirmé, avec inventivité et sérieux, dans des recherches personnelles ou en groupe, du premier jet jusqu’au livre ici publié.

édition IMEC – Institut mémoire de l’édition contemporaine

ISBN 978-2-35943-028-8

colloque « Contre la poésie, la poésie »

Colloque international, “Contre la poésie, la poésie”, 

17, 18 et 19 juin 2021

Université de Liège et Université Paris 8

en distanciel :

Lien public pour suivre le colloque : https://stream.lifesizecloud.com/extension/9455991/010dd996-3a84-4c44-ac8a-8b66554bddaf

Soirée de lectures et performances à la Maison de la poésie de Paris, le 17 juin à 20h

Avec Michèle MétailJacques DemarcqLaure GauthierPierre Vinclair et Lisette Lombé.

Soirée en présentiel et retransmission en direct sur la chaîne Youtube de la Maison de la Poésie (lien : https://www.maisondelapoesieparis.com/events/contre-la-poesie-la-poesie/)

Haine de la poésie : tel est le titre emprunté à Bataille et donné par des poètes à un volume d’essais poétiques paru en 1978 chez Christian Bourgois. Ce titre, volontairement polémique, pour un ouvrage qui réunit des écrits de poètes, invite à poser la question des critiques de la poésie. Contrairement aux travaux effectués dans le champ des études théâtrales sur la « haine du théâtre » (François Lecercle), il n’est pas question ici d’interroger les condamnations extérieures au champ poétique, mais bien les controverses internes : non pas les contempteurs de la poésie, mais les animosités de poètes envers la poésie elle-même, ou ses avatars.

Les contributions de Mathieu Bénézet, Franck Venaille et Bernard Noël à l’ouvrage Haine de la poésie proposent une première interprétation de cette expression : la poésie y est associée à un mensonge fait à soi-même, une sorte de mirage vain auquel le poète (dont l’identité est par là-même remise en cause) s’efforcerait de croire, au même titre que la religion, par exemple. On interrogera, dans cette perspective, le rapport du poète à son oeuvre : quelle posture adoptent les poètes vis-à-vis de leur entreprise poétique ?

Contre la poésie : adversative, la préposition contre exprime aussi la proximité, voire l’intimité. Qu’est-ce qui a pu amener la poésie à se positionner contre la poésie – tout contre elle ? Que se cache-t-il derrière le mot poésie quand on s’oppose à elle ? Ne s’oppose-t-on pas davantage à des types de poésie, à des personnes, à des définitions, plutôt qu’à la poésie elle-même ?

Les avant-gardes poétiques du XXe et XXIe se sont construites dans une opposition à la poésie (pré-)existante. En 1918, Tristan Tzara proclamait dans le deuxième manifeste Dada : « Que chaque homme crie : il y a un grand travail destructif, négatif à accomplir ». La virulence du propos – et de l’entreprise dadaïste en général- devait placer les avant-gardes de ce début de siècle sous le signe de la révolte et du dégoût – même si l’émergence du surréalisme témoigne d’une poésie qui concilie esprit de révolution et élaboration d’un système de pensée, capable de féconder des formes poétiques nouvelles.

Sur le plan formel, la révolution poétique opérée par le « Coup de dés » mallarméen, a ouvert la voie à des explorations typographiques et visuelles qui marquent profondément l’histoire de la modernité poétique, et font exploser les unités traditionnellement constitutives du poème que sont la ponctuation, la strophe et le vers. Les calligrammes d’Apollinaire font fi de la linéarité, les livres de poésie d’Orange Export Ltd. accordent une place considérable à l’espace blanc, la concrete poetry élabore des poèmes visuels qui s’offrent à l’oeil comme des oeuvres plastiques, Michèle Métail trace des poèmes topographiques, qui se lisent comme des cartes, Suzanne Doppelt accompagne ses textes de créations visuelles qui viennent interrompre le fil de la lecture poétique.

Le désir de rupture a également mené à une exploration de différents medium poétiques, posés comme des réponses —ou réactions— à l’hégémonie de la poésie livresque. Contre l’espace du livre, se développent les expérimentations de la poésie sonore (Bernard Heidsieck, Christophe Tarkos), les lectures de poètes (Gwenaëlle Stubbe), les performances poétiques (Julien Blaine, Caroline Bergvall), ou encore les expérimentations poético-musicales menées à l’IRCAM par Laure Gauthier.

Le lyrisme est, lui-aussi, la cible d’attaques répétées. La poésie objectiviste américaine, dans son effort tendu vers une objectification du poème, ouvre la voie, en France, à une poésie sans accent poétique (Hocquard). Le concept de modernité négative forgé par Emmanuel Hocquard dans la Bibliothèque de Trieste synthétise les refus qui caractérisent une partie de la poésie française à partir années 1970. Contre un certain lyrisme basé sur la métaphore et l’image s’impose une poésie littérale. Cette modernité apophatique, contemporaine des Language poets aux Etats-Unis, développe une poésie grammaticale, qui cherche à s’affranchir des normes langagières, jugées normatives et apoétiques. Ces poétiques, qui se définissent par un écrire contre (Gleize), rassemblent poètes et antipoètes d’horizons divers, et donnent naissance à des oeuvres qui se lisent comme autant d’entreprises de transgression : Le Renversement de Claude Royet-Journoud, Césured’Anne-Marie Albiach, Le mécrit de Denis Roche (précédé de Lutte et rature), les Povrésies de Jude Stéfan (témoignage de sa « Poésie-pire », qu’il qualifie aussi de « poésie-contre »), etc.

Autant de poétiques de rupture (Laurent Jenny), de reconfigurations des écosystèmes poétiques, de questions posées à la poésie sur sa propre nature, de remise en cause de l’existence d’une « essence » poétique, de casse-têtes définitionnels…
Si la formule de Bataille, reprise par des poètes, a donné naissance à cette réflexion, il ne s’agira pas de s’interroger sur l’oeuvre de Bataille ou le contexte théorique de celle-ci, mais plutôt d’élargir la question du rapport conflictuel de la poésie à elle-même à un contexte qui dépasse celui de la poésie française de la seconde moitié du XXe s, et ne se limite pas à un groupe de poètes. Reposer la question de la nature du poétique, par le biais de ce qui s’est opposé à elle, au sein même d’un champ que l’on voulait, nommait poétique. On le comprend, ce colloque ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur la nature du fait poétique – et à cet égard, les travaux de Jean-Marie Gleize sur la sortie de la poésie et la postpoésie restent décisifs.

PROGRAMME : 

Jeudi 17 juin 2021

13h  Ouverture du colloque : Martine Créac’h (Université Paris 8), Gérald Purnelle (Université de Liège)

13h30- 15h   Haines de la poésie (modération : Martine Créac’h)

  • Stéphane Cunescu (Université de Liège – Paris 8) : « Parricides pour d’autres formes. Franck Venaille écrit contre les pères. »
  • Nicolas Servissole (Université Paris 8) : « Jude Stéfan tragique mais. Poésie contre : poésie malgré. »
  • Michel Aulas (Université Paris 8) : « Aux origines de la haine de la poésie (Georges Bataille). »

15h30- 16h30  Au cœur de la poésie : la contradiction ? (Modération : Gérald Purnelle)

  • Pamela Krause (Sorbonne Université – Université catholique de Louvain) : « Éloges de la haine : le cancer ‘romantico-lyrique’ de Francis Ponge. »
  • Alexandre Battaglia (Université Paris 8) : « Patrick Wateau : un penseur privé de la poésie. »

20h      Soirée de lectures et performances à la Maison de la poésie de Paris

Avec Michèle MétailJacques DemarcqLaure GauthierPierre Vinclair et Lisette Lombé.

Soirée en présentiel et retransmission en direct sur la chaîne Youtube de la Maison de la Poésie (lien : https://www.maisondelapoesieparis.com/events/contre-la-poesie-la-poesie/)

Vendredi 18 juin 2021

10h – 11h « Stratégies de distanciation » (Modération : Stéphane Baquey)

  • Lénaïg Cariou (Université Paris 8) : « Théâtraliser le poème ? Orange Export Ltd.et la démarche hocquardienne. »
  • Nassif Farhat : « Renoncer le poème. Trois mots sur Phrase de Philippe Lacoue-Labarthe. »

11h30 – 12h30  L’obstacle au poème   (Modération : Stéphane Cunescu)

  • Philip Mills (Université de Lausanne) : « Franchir la résistance — ou plutôt la non-résistance, d’abord, ‘du langage poétique’. »
  • Adel Habbassi (Université de Tunis El Manar) : « La parole poétique de Mohammed Khaïr-Eddine, ‘un acte qui n’a ni nom ni qualificatif’. »

14h30 -16h Critiques politiques du fait poétique (Modération : Michel Delville )

  • Solène Méhat (Université Paris 8) : « Nécessité et impossibilité de la poésie chez les poètes autochtones écrivant aux Etats-Unis et au Chili. »
  • Stéphane Nowak  : « Sylvain Courtoux et les éditions Al Dante : postures, positions, affrontements. L’art de désigner l’ennemi. »
  • Milena Arsich (Université de Strasbourg) : « Contre la poésie institutionnalisée :  la démarche désacralisante de Dmitri Prigov. »

16h30 – 17h30 “Contre la poésie, les poètes ?” Table-ronde avec Laure Gauthier, Jacques Demarcq, Lisette Lombé et Pierre Vinclair (Modération : Stéphane Cunescu et Lénaïg Cariou)

Samedi 19 juin 2021 

10h – 11h30 Post-poésie : contre-poésie ? (Modération : Abigail Lang)

  • Jeff Barda (Université de Manchester) : « Est-ce de la poésie ou autre chose ? »
  • Antoine Hummel (Université Polytechnique des Hauts de France) : « La question-de-la-poésie, site épistémique de la modernité poétique. »

13h30 – 14h30 Contre le texte poétique, la poésie multimédiale (Modération : Lénaïg Cariou)

  • Coral Nieto Garcia (CRAL- EHESS) : « La poésie de Laure Gauthier comme un film du hors-chant entre les mots. »
  • Michel Delville et Livio Belloï (Université de Liège/ FNRS/UR Traverses/CIPA) : « Tom Philips : la poésie contre le roman contre la poésie. »

15h Fin du colloque

Universités organisatrices : Université Paris 8 et Université de Liège. En partenariat avec la Maison de la poésie (Paris).

Comité d’organisation : Martine Créac’h (Université Paris 8), Lénaïg Cariou (Université Paris 8), Gérald Purnelle (Université de Liège), Stéphane Cunescu (aspirant FNRS -Université de Liège).

Comité scientifique : Martine Créac’h (Université Paris 8), Gérald Purnelle (Université de Liège), Anne Gourio (Université de Caen), Abigail Lang (Université Paris 7), Vincent Broqua (Université Paris 8), Jean-François Puff (Université de Cergy), Stéphane Baquey (Université Aix-Marseille), Anne-Christine Royère (Université de Reims), Michel Delville (Université de Liège).

Poètes présent·es : Michèle Métail, Laure Gauthier, Lisette Lombé, Pierre Vinclair, Jacques Demarcq.

Intervenant·es universitaires : Nicolas Servissole, Stéphane Cunescu, Michel Aulas, Pamela Krause, Alexandre Battaglia, Lénaïg Cariou, Nassif Farhat, Philip Mills, Adel Habbassi, Solène Méhat, Stéphane Nowak, Milena Arsich, Jeff Barda, Antoine Hummel, Coral Nieto Garcia, Michel Delville et Livio Belloï.

Lien public pour suivre le colloque : https://stream.lifesizecloud.com/extension/9455991/010dd996-3a84-4c44-ac8a-8b66554bddaf

Contact : colloquecontrelapoesielapoesie@gmail.com

Colloque | Charles Pennequin : poésie tapage

Du 3 au 4 juin 2021

Programme

En ligne:

https://marge.univ-lyon3.fr/colloque-charles-pennequin-poesie-tapage-2

Charles Pennequin : poésie tapage

Photographie avec mégaphone et papiers © Gaël Dadies

Le colloque « Charles Pennequin : poésie tapage » s’est tenu en juin 2021 sous une forme particulière, conséquence des contraintes et incertitudes sanitaires. Un blog a été créé pour recevoir en amont les communications, dans des formats divers, laissés libres, ainsi que des documents qui devaient servir de point d’appui aux échanges. Les sessions en direct ont ainsi pu être entièrement consacrées aux discussions autour des communications. Par ce choix de format, nous avons tenu à préserver, malgré la distance, ce pour quoi on tient un colloque, en laissant une place privilégiée aux échanges. Cette manière funambule, qui laissait place à l’improvisation et au risque, devait aussi coller à l’« objet Pennequin », d’autant que le poète, présent durant toute la durée du colloque, pouvait réagir, commenter, dialoguer avec les intervenants.

C’est une partie de ce format vivant que nous avons voulu conserver dans la présente publication en ligne des actes, en actualisant le blog pour y faire figurer ce que le présent site ne peut accueillir : l’enregistrement vidéo de la table ronde « Armée noire », l’entretien avec le chorégraphe Dominique Jégou, ainsi qu’un ensemble documentaire ayant servi de point d’appui aux discussions. Certains articles y trouvent également des enrichissements documentaires (diaporama, vidéos, photographies).

Accéder au blog…

Accéder aux actes vidéo du colloque sur la Web TV de l’Université Lyon 3…

Textes réunis par Anne-Christine Royère et Gaëlle Théval.

Mis en ligne avec le soutien de l’Université de Lausanne.

https://www.fabula.org/colloques/sommaire7643.php

Communications 2018-2019

  • Poésie et politique. Métapolitique et écopoétique contemporaines, 8e Congrès de la Société européenne de Littérature comparée (Lille), 28 au 31 août 2019.

La poésie documentaire ou documentale vise bien souvent à questionner l’esthétique poétique et la politique des discours dans la mesure où il s’agit de rendre visible des invisibilités, de rendre audibles des paroles non légitimées, en travaillant sur le dispositif textuel et sa contextualisation. Nous tenterons de théoriser certaines articulations poésie/politique, ainsi que le rapport à l’environnement, notamment à partir de textes de Manuel Joseph, J.M. Gleize, Nathalie Quintane, J.H. Michot.

  • « Retirer de la matière. Surface et profondeur. L’Essai sur la sculpturale de Julien Blaine (1967) », Colloque « L’Écrit et le Sculptural », Université Toulouse – Jean Jaurès/Laboratoire LLA-CREATIS, 12-13 juin 2019, Maison de la Recherche.

L’intervention traitera de L’Essai sur la sculpturale[1] de Julien Blaine (1967). Ce livre paradoxal développe les recherches sur le livre et ses possibilités comme objet : sa mobilité, sa présence, sa matérialité. À chaque fois, il s’agit de critiquer le livre comme « support » : « le livre était sous-utilisé, il restait un objet mort et, selon la tradition, indépendant de l’auteur ». Autrement dit, le livre n’avait pas été pensé comme medium ; le strict utilitarisme de l’objet technique oblitérant les potentialités médiopoétiques qu’il recèle. L’Essai sur la sculpturale (ou à la recherche de l’intégralité du O est un livre radical marqué par la perforation et ses légendes :

  • « à la première perforation = la pénétration »
  • « aux suivantes perforations = la progression -> création (répété) »
  • « à la dernière perforation : la fuite inversée. Et définitive pénétration -> destruction »

Ces gestes peuvent être réfléchis comme communs à l’écriture et à la sculpture. À la manière des livres d’enfants d’aujourd’hui, une illusion est suggérée par la perforation comme si l’on pouvait regarder à travers le trou d’une serrure. Du coup, la page n’est plus une porte qui fait obstacle, mais un support qui crée un effet de relief. Derrière, il y a en dessin toute la thématique que Blaine va explorer pendant plus de quarante ans : les orifices, les organes sensoriels, la vulve, la ligne. Isabelle Maunet l’interprète comme une « sortie non pas hors du livre, mais hors de ‘’l’objet-livre ou du livre-objet’’[2] ». Il s’agit de sortir d’un certain état du livre que Blaine considère comme « inerte » et « mortifère[3] ». La sculpture peut ici s’entendre comme un procédé de création visant à « enlever de la matière ». L’acte d’écriture serait indissociable du geste de retirer, supprimer, enlever. L’accent est mis sur le processus et non le résultat. Car ce qui donne à penser c’est bien plus l’essai, l’action, le mouvement bien davantage que l’œuvre. Autrement dit, l’œuvre se donne comme œuvre à l’œuvre et non objet fini : œuvre désœuvrée. 

  • « Écritures du quotidien : pratiques de collage et de montage », Colloque — « Les écritures contemporaines du quotidien : une cartographie », Université de Strasbourg, 6-7 juin 2019.

La communication vise à montrer comment des récits contemporains du quotidien sont mélangés avec des pratiques d’avant-gardes et des pratiques issues des poètes objectivistes américains à travers trois exemples précis et expérimentaux de chroniques du quotidien : Manuel Joseph, La Sécurité des personnes et des biens, P.O.L., 2010 ; Jérôme Bertin, Bâtard du vide, Al Dante, 2011 ; Sylvain Courtoux, Still nox, Al Dante 2011.

Ces récits ont pour point commun de retracer le quotidien de l’auteur-narrateur en insérant un témoignage sur les structures sociales et politiques qui l’entourent : documents administratifs et publicitaires ; description de la violence sociale alentour ; restitution de scènes vues et de paroles entendues ; ouverture à la fiction par l’aventure du personnage. Cette hybridation entre quotidien et fiction fait émerger les traits saillants d’une certaine crise de la société et de la solidarité. Ces trois ouvrages ont pour point commun d’être écrit par des poètes vivant dans la précarité et dans une certaine marginalité, les trois auteurs touchent l’allocation adulte handicapé et en font état ; la thématique glisse bien souvent du personnel au politique. Ils ont aussi pour point commun de reprendre certaines pratiques des avant-gardes : opérations de collages et de montage ; insertion de photos et de documents ; et partageant certaines références communes : Dada, William Burroughs, Charles Bukowski. Nous verrons ainsi comment l’infra-ordinaire peut se charger de questions politiques.

  •  « Traduire la poésie à l’épreuve du plurilinguisme », 5th International Conference Traduttologia e Traduzioni, Translatology and Translations, Lodz, Pologne, 7-9 décembre 2018.
  • « La poésie contemporaine dans une perspective écopoétique : le cas des performances et des documents poétiques », Colloque international « Réinventer la nature : pour une approche écopoétique des littératures contemporaines de langue française », Université de Tunis, Tunisie, 9-11 novembre 2018.
  • « Chercher en adoptant un point de vue émique : traduire sa recherche par la mise en pratique », journée doctorale « à l’entour de la recherche », CND Lyon, 21 septembre 2018.

[1]   Julien Blaine, Essai sur la scripturale, Éd. Denise Davy, 1967.

[2]   Isabelle Maunet, « La poésie ‘en chair & en os, à cor et à cri’ de Julien Blaine », in La poésie à outrance. A propos de la poésie élémentaire de Julien Blaine, op.cit., p. 68.

[3]   Processus de déculturalisation, Paris, édition Tête de feuilles, 1972.

Publication des actes de la journée « Fabrique de thèse #3 – A l’entour de la recherche » du 21 septembre 2018

  • « À l’intérieur et à l’extérieur : quelle posture pour un poète
    et chercheur en littérature ? » Actes de la journée Fabrique de thèses # 3, CND, Lyon. Comment chercher, enseigner, animer des ateliers, créer sans mélanger les points de vue et/ou se tromper de posture ? L’article développe l’intérêt d’adopter un point de vue « émique » de l’intérieur tout en adoptant un point de vue critique décentré. Est aussi développée la notion de traduction de texte littéraire en proposition d’écriture. 

URL : https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/4565/files/2019/10/atelier_2018_septembre.pdf

Performance le 14 novembre 2019 Galerie Porte Avion

GALERIE PORTE AVION || 96  BD DE LA LIBÉRATION  || 13004 MARSEILLE
Roger chez les 1surG
Exposition de Laurence DENIMAL
du 14 au 30 Novembre 2019
Vernissage le Jeudi 14 Novembre à partir de 18 heures
Lecture / Performance avec Franck BARRIAC 
& Stéphane NOWAK-PAPANTONIOU
à 19h30 précises

Galerie Porte Avion
96 bd de la libération
13004 Marseille
04 91 33 52 00
galerieporteavion@gmail.com

articles critiques

  • « Ou, i ou O, ui ? », revue Vakxicon.gr no 35, 2016. En ligne : www.vakxikon.gr/oui-ou-oui-του-stephane-nowak-papantoniou/
  • « Alfredo Costa Monteiro : Anima/Aspis », Cahiers critiques de poésie (Centre international de Poésie Marseille), 33-1, 2016.
  • « Jean-François Bory : Un hiver près des ptyx », Cahiers critiques de poésie (Centre international de Poésie Marseille), 31-3, 2016.
  • « Laura Vazquez : Le système naturel et simplifié/Menace », Cahiers critiques de poésie (Centre international de Poésie Marseille), 31-3, 2016.
  • La poésie de Jean-Michel Espitallier, livret pédagogique à destination des enseignants, Livres at auteurs d’aujourd’hui, Ciclic, avec le soutien du Conseil régional et de la DRAC Centre Val-de-Loire et en partenariat avec le Rectorat de l’académie Orléans-Tours, la DRAAF et le Centre national du livre. En ligne : http://www.ciclic.fr/sites/default/files/fichiers/livret_lalapdf2015.pdf
  • « Amandine André : Quelque chose », Cahiers critiques de poésie (Centre international de Poésie Marseille), 30-4, 2015.
  • « Jean-Michel Espitallier : Salle des machines », Cahiers critiques de poésie (Centre international de Poésie Marseille), 30-4, 2015. En ligne :http://cahiercritiquedepoesie.fr/chroniqueurs/stephane-nowak-2
  • Qu’est-ce que le commandement ?, revue Inferno n° 2, 2014.
  • Mécanique tapuscrite. Les tapuscrits de Bernard Heidsieck, revue Inferno n° 3, 2014. 

Lecture au cipM le 29 juin

Le Cip M vous invite :CE JEUDI 27 JUIN 2019À PARTIR DE 18HAU CENTRE DE LA VIEILLE CHARITÉ À MARSEILLE
LE CIP MLA PÉRIPHÉRIE DU MARCHÉ DE LA POÉSIE DE PARISL’ASSOCIATION ENT’REVUES / LES REVUES INVITÉES / LEURS ÉDITEURS ET LEURS AUTEURS
AURONT LE PLAISIR DE VOUS ACCUEILLIRPOUR L’INAUGURATION DE LA PREMIÈRE ÉDITION DE NUMÉRO RSALON DES REVUES DE CRÉATION POÉTIQUE EN RÉGION SUD
AU PROGRAMMEDÉCOUVERTE DES REVUESRENCONTRES AVEC LEURS ÉDITEURS ET AVEC LES AUTEURSRAFRAÎCHISSEMENTSET PEUT-ÊTRE QUELQUES SURPRISES..

AFFICHE_R_A4_NB-J.pdf

Lecture à Toulon le 23 juin

Nous vous invitons à la présentation de la revue TESTE 35 (été 2019)dimanche 23 juin à 11h, librairie Le Carré des Mots, 30 rue Seillon, Toulon
Les poètes présent-e-s et les membres du collectif partageront leur contribution.
Au sommaire de ce TESTE 35 : 19 auteures/auteurs internationaux accompagnés de photographies de Julia Gat : Marie de Quatrebarbes & Maël Guesdon ; Kadhem Khanjar (Irak) ; Stéphane Nowak Papantoniou ; Johan Grzelczyk ; Liliane Giraudon ; Vincent Tholomé (Belgique) ; Frank Smith ; Maïss Alrim Karfoul (Syrie) ; Patrick Sirot ; Fabrice Caravaca ; Cédric Lerible ; Paul Antoine ; Laurent Bouisset ; Ada Mondès ; Luca Valerio (Italie) ; Les 3 Juliens : Julien Blaine & Julien d’Abrigeon & Julien Boutonnier.
Vous trouverez ci-joint la première de couverture, détail d’une photographie de Julia Gat.
MERCI à tous les auteures/auteurs & traductrices/traducteurs (Viviane Ciampi, Maïss Alrim Karfoul, Jean-Rémi Gandon & Antoine Jockey) au collectif TESTE, à la Ville de Toulon, au Centre international de poésie Marseille, à la librairie Le Carré des Mots et l’Imprimerie Reprosystemes 83.
TESTE 35 « véhicule poétique » été 201984 pages – 10 € – 26 x 19 cm – issn 2112-4469TESTE reçoit le soutien de la Ville de Toulon.
Abonnement 1 an : 4 numéros = 40€ (frais de port offerts en France métropolitaine)Par chèque : association Parole d’auteur, Le Carré des Mots, 30 rue Seillon 83000 Toulon.Lien page Facebook : https://www.facebook.com/Teste-v%C3%A9hicule-po%C3%A9tique-222989934421229/
Au plaisir de vous accueillir.Bien cordialementLe Collectif TESTE

lecture à la Sorbonne le 8 juin 2019

Nuit Remue | Samedi 8 juin 2019 à 18h30

Bibliothèque Ascoli – Escalier C, 2ème étage
17, rue de la Sorbonne. 1, rue Victor-Cousin
Paris 5ème Arrondissement. Accès : Luxembourg ou Cluny La Sorbonne (RER)
St Michel (ligne 4 métro). De la place St Sulpice (Marché de la poésie), traverser
le jardin du Luxembourg (à pied).

Attention ! pour des raisons de sécurité, l’inscription est obligatoire. 
Toute personne souhaitant assister à La Nuit Remue doit s’inscrire au préalable auprès de Cyrille Martinez.
cyrille.martinez [arobase] sorbonne-universite.fr
COMPLET
En cas de désistement, merci de nous l’indiquer, certains n’ayant pas de place…


Programme


. 18h30 Accueil du public


. 19h00 Premier round

Laurent Grisel lit Dominique Dussidour

Eric Houser

Bérengère Cournut

Stéphane Nowak Papantoniou

Marie de Quatrebarbes

Esther Salmona

Christophe Fiat



. 20h00 – 20h30 Pause



. 20h30 Deuxième round

Véronique Vassiliou

Benoît Toqué

Pascale Petit

David Lespiau

Jean-René Lassalle

Sonia Chiambretto

Cristina De Simone et Sylvain Kassap

. 21h30 fin


La Nuit Remue est proposée par Emmanuèle Jawad et Vannina Maestri 
avec l’aide amicale de Cyrille Martinez.


Dernières publications des participants à la Nuit Remue :

. Laurent Grisel lira Dominique Dussidour . Dernière publication : Sade romancier, Serge Safran éditeur

. Eric Houserun début un milieu une fin, Eric Pesty Editeur

. Bérengère CournutPar-delà nos corps, Le Tripode

. Stéphane Nowak Papantoniounos secrets sont poétiques, Les presses du réel

. Marie de QuatrebarbesVoguer, P.O.L

. Esther SalmonaAmenées, Eric Pesty Editeur

. Christophe FiatRetour d’Iwaki, Gallimard

. Véronique VassiliouJam Jam, Argol

. Cristina De SimoneProféractions ! – Poésie en action à Paris (1946-1969)
les presses du réel

. Benoît Toquégloire gouaille gosier, Supernova

. Pascale PetitLe Parfum du jour est fraise, L’Attente

. David Lespiauéquilibre libellule niveau, P.O.L

. Jean-René LassalleSangleil, Grèges

. Sonia ChiambrettoPolices !, L’Arche