exposition, diagonale du catalogue
du jeudi 12 juin au samedi 6 septembre 2025
CORPUS MARSEILLE
Vernissage
Jeudi 12 juin
de 18h à 21h
En ligne: https://cipmarseille.fr/lire-ecouter-voir/5173
I
l en va de Marseille comme il en va de la poésie : bien trop vaste pour tout connaître.
Ne serait-ce qu’à l’échelle de la vie quotidienne, il y aura toujours l’angle d’un immeuble, une inscription apparue dans la nuit, une boutique, une plaque commémorative, la configuration jusqu’alors inaperçue de quelques rues, un appartement, une maison inconnue, un jardin, une vue sur la mer, une cour intérieure, un mur, une table, la lumière sur les montagnes, un bruit nouveau, les îles ou les infrastructures routières et, bien sûr les ciels et nous autres les gens, nos conversations, nos amitiés, nos inimitiés, nos familles, les liens qui nous unissent, les ruptures qui nous divisent, les « bandes de collègues » éphémères ou durables que nous formons, les phrases prononcées, tel bateau qui entre, sort, stationne ou tout simplement passe au large… Bref, du jamais vu, de l’inouï, spontanément produits.C’est le propre des villes.La bibliothèque de poésie contemporaine du Cipm est une ville dans la ville. On peut lui poser toutes les questions qu’on veut, les plus élevées comme les plus triviales, elle répondra. Elle aura toujours quelque chose à dire depuis le monde immense et méconnu qui est le sien, à savoir le monde de la poésie vivante. Ainsi l’exposition Corpus Marseille présente les premiers résultats d’une exploration effectuée par l’équipe du Cipm dans les collections de cette étonnante bibliothèque unique en son genre. Le but de cette exploration ? Vérifier l’hypothèse selon laquelle il doit exister des formes d’apparition de Marseille dans les expressions contemporaines de la création, apparitions auxquelles il n’a pas été véritablement prêté attention jusqu’à présent et cela, en particulier — puisque c’est la spécialité du Cipm — dans la poésie.Car en effet, de Julien Duvivier à Jacques Demy ou Jacques Audiard en passant par Robert Guédiguian, Dominique Cabrera, Luc Besson ou encore Cyril Jimenez, Marseille dans le cinéma grand public, on voit. De Claude McKay à Dominique Manotti en passant par Jean-Claude Izzo, d’Hadrien Bels à Esther Teillard en passant par Maylis de Kerangal, Marseille dans le roman, on voit aussi. Et dans le rap ? N’en parlons pas : Marseille y est omniprésente ! Mais qu’en est-il de Marseille dans la poésie écrite ? A priori… on ne voit rien.C’est pour y voir un peu quelque chose, que nous avons fait le choix de ce parcours sans chronologie ni typologie, privilégiant la dérive associative à travers les textes et les images provenant toutes et tous de la bibliothèque du Cipm, simplement renseignés par leurs informations bibliographiques élémentaires.Et pour être au plus près de ce qui peut s’écrire aujourd’hui, nous avons demandé aux auteurs et autrices de poésie avec qui le Cipm a travaillé récemment de bien vouloir répondre par un court texte inédit à cette question un peu énigmatique : Marseille matière ? Une centaine a répondu. Un choix de films d’artistes et de cinéastes rarement projetés complète le vaste ensemble réuni ici pour la première fois.Michaël Batalla, directeur du Cipm